L'élection américaine ne doit pas "remettre en cause le lien" avec l'UE

Le président français François Hollande s’est inquiété samedi d’une potentielle “remise en cause” du lien entre les Etats-Unis et l’Europe à l’issue de la présidentielle américaine à l’automne 2016. “Nous considérons que ce lien est très important (… ) Les élections qui vont avoir lieu aux Etats-Unis ne doivent pas remettre en cause ce lien entre la France, l’Europe et les Etats-Unis”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse en marge du sommet de l’Otan à Varsovie.

“Nous avons besoin de ces relations pour la paix et la sécurité”, a souligné le président français.

“Nous devons (aussi) montrer que ce lien peut être efficace dans la lutte contre le terrorisme. C’est ce que nous avons pu illustrer ces derniers mois”, a-t-il ajouté.

La France participe aux opérations de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak et Syrie.

Washington a aussi donné un plus large accès aux Français au renseignement américain sur l’EI depuis les attentats du 13 novembre 2015 à Paris.

“Si ce lien est important, il ne peut pas conduire les Européens à considérer qu’ils n’auraient pas d’efforts supplémentaires à faire pour leur défense”, a toutefois mis en garde François Hollande.

La France, très engagée militairement au Sahel pour protéger le flanc sud de l’Europe contre la poussée djihadiste, estime que ses partenaires européens doivent prendre une plus grande part du fardeau de cette défense commune.

“La décision que le Royaume-Uni a prise de quitter l’UE est sans conséquence sur les relations qu’il continuera d’avoir, dans le cadre de l’Alliance (atlantique) mais aussi d’accords bilatéraux pour assurer la sécurité et la défense de notre continent”, a également observé le président français.

Fin juin, François Hollande avait déjà estimé qu’une victoire du candidat républicain Donald Trump “compliquerait les rapports entre l’Europe et les Etats-Unis”.

“Ses slogans diffèrent peu de ceux de l’extrême droite en Europe et en France”, avait-il déclaré au quotidien économique Les Echos, allant jusqu’à dire que son élection serait “dangereuse”.