Liban Moustapha Hassan, énucléé à Ixelles, dénonce un crime politique

Liban Moustapha Hassan, l’opposant djiboutien qui a été énucléé le 6 novembre 2016 à Ixelles, a dénoncé jeudi le “crime politique” perpétré par un autre parti d’opposition dont il a été victime. Son avocat Georges-Henri Beauthier et lui ont obtenu l’accomplissement de tous les devoirs d’enquête complémentaires qu’ils avaient demandés auprès de la juge d’instruction Anthonissen, ont-ils également annoncé. Liban Moustapha Hassan s’était fait arracher les yeux en pleine la rue le soir du 6 novembre à proximité de la porte de Namur à Ixelles. Idriss A. est le seul suspect inculpé pour cet “acte barbare”. La victime et son conseil affirment cependant que plusieurs complices ont participé à cette agression d’une extrême violence, motivée par des raisons politiques.
M. Hassan est le coordinateur du MJO-Europe, un mouvement d’opposition indépendant formé par de jeunes Djiboutiens. Cette organisation avait participé le 1er novembre à la création de la Force progressiste pour le changement (FPC), un nouveau parti d’opposition. Celui-ci a pris ses distances avec le MRD, une autre formation bien établie à Bruxelles qui conteste le pouvoir du président Ismail Omar Guelleh.
Selon la défense de M. Hassan, le MRD a essayé d’absorber le MJO-Europe. Face à l’échec de ces tentatives, il a dès lors procédé à des actes d’intimidation avant de passer aux menaces. “Tu ne verras pas l’aube”, a lancé Idriss A. à l’issue d’une réunion le 5 novembre, quelques heures avant sa violente agression, selon les dires de la victime.
Liban Moustapha Hassan entend maintenant prouver que cette agression n’était pas une simple bagarre survenue pour des motifs politiques. Me Beauthier a introduit quatre devoirs complémentaires dans ce dessein, qui ont tous été acceptés par la juge d’instruction.
Aujourd’hui aveugle, M. Hassan demande que justice soit faite et annonce ne pas renoncer à son combat politique.