Liban: des films interdits de projection à un festival international

Les autorités libanaises n’ont pas autorisé la diffusion de plusieurs films programmés à la seizième édition du Festival international du film de Beyrouth (BIFF) qui s’ouvre mercredi soir dans la capitale libanaise. La Sûreté générale, chargée de surveiller la production artistique, n’a pas donné son accord pour la projection du film “Personal Affairs” de la réalisatrice palestinienne Maha Haj, a affirmé à l’AFP Colette Naufal, directrice du festival.
Selon elle, l’organe de contrôle a également demandé la suppression d’une scène du film “World Cup” des frères syriens Mohammad et Ahmad Malas, ce que les organisateurs du festival ont “évidemment refusé”.
Le film iranien “The Nights of Zayandeh-Rood” du réalisateur Mohsen Makhmalbaf n’a lui toujours pas reçu de permis de diffusion.
“Indépendamment des raisons pour lesquelles ces trois films n’ont pas reçu de permis, il est regrettable que les considérations politiques interfèrent dans l’art et la culture”, a déploré Mme Naufal.
“Nous aspirons à ce que le festival soit une plateforme pour la liberté d’expression et un espace pour la discussion des problématiques sociales, économiques, environnementales et politiques de la région et du monde”, a-t-elle ajouté.
Le directeur du département chargé de l’audiovisuel au sein de la Sûreté générale, Tarek Halabi, a indiqué à l’AFP que la Sûreté générale n’avait “rien interdit”.
“Nous n’avons jusqu’à présent pas encore donné de permis (…) en attendant la décision d’un comité qui doit se prononcer lundi ou mercredi prochains”, a-t-il affirmé, alors que la clôture du festival aura lieu jeudi 13 octobre.
Concernant le film de la réalisatrice palestinienne, M. Halabi a expliqué avoir reçu une notification du bureau de boycott d’Israël au sein du ministère de l’Economie, soulignant que le long-métrage avait été tourné en Israël et produit par une société israélienne.
“La loi libanaise est claire à ce sujet et interdit l’entrée de tout produit israélien au Liban, qu’il soit artistique ou pas”.
M. Halabi a en outre indiqué que le comité avait donné son accord pour la projection du film des frères Malas, à condition de retirer certaines scènes “insultantes sur des personnalités et partis libanais”.
Quant au film iranien, il a expliqué que vu que certains éléments concernaient l’Iran, “les lois libanaises interdisent de s’immiscer dans les affaires” concernant ce pays.
Le BIFF comprend cette année 76 films.

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06 octobre 2016 - 07h20