Les suspects d'un réseau de prostitution nigérian restent en prison

La chambre du conseil de Bruxelles a décidé jeudi de maintenir, pour encore un mois au moins, deux responsables du réseau de prostitution nigérian qui a été arrêté mardi à Bruxelles, a indiqué le parquet de Bruxelles. Trois autres responsables avaient déjà vu leur détention prolongée d’un mois vendredi dernier. Les cinq suspects, deux hommes et trois femmes, auraient emmené en Belgique, durant au moins deux années, des jeunes filles nigérianes, dont certaines âgées d’à peine 14 ans, et les auraient forcées à la prostitution. L’enquête sur les activités criminelles de l’organisation était en cours depuis plusieurs mois. Le réseau fonctionne par l’intermédiaire de rabatteurs installés à Benin City (Nigeria). Ils achètent des jeunes filles, dont le prix est négocié avec leurs familles. Les montants peuvent atteindre 30.000 à 45.000 euros.
Ensuite, les filles sont emmenées jusqu’en Libye et embarquent dans des bateaux de réfugiés, pour traverser illégalement la mer Méditerranée. Généralement, les bateaux sont interceptés par des gardes-côtes italiens. Les filles se retrouvent alors dans des camps de réfugiés mais l’organisation criminelle fait en sorte qu’elles puissent en sortir.
Une fois leurs faux papiers d’identité obtenus, elles sont emmenées jusqu’à Bruxelles. La proxénète nigériane et ses deux assistants obligent alors presque immédiatement les filles à se prostituer en rue ou dans des cafés.
Durant leur périple, les filles sont abusées sexuellement et subissent de nombreuses privations.
Selon la police judiciaire belge, plusieurs dizaines de filles nigérianes auraient été exploitées et forcées à se prostituer par ce réseau, actif en Belgique, en France et en Italie. Les filles recrutées concluent un accord avec l’organisation dans l’espoir d’une vie meilleure pour elles-mêmes et pour leurs familles. Les enquêteurs belges ont permis de sauver dix filles de la prostitution.