Les organisateurs des Oscars s'inquiètent du décret Trump

L’Academy of Motion Picture Arts and Sciences, qui organise les Oscars du cinéma, s’est dite extrêmement perturbée, samedi, par la possibilité qu’un réalisateur oscarisable puisse être empêché de se rendre à la cérémonie à cause du controversé décret signé vendredi par Donald Trump, qui limite drastiquement, pour les prochains mois, l’entrée sur le territoire américain de ressortissants étrangers issus de 7 pays à majorité musulmane. Asghar Farhadi, le réalisateur iranien du film “The Salesman”, pourrait notamment être concerné par le nouveau texte. Son long métrage est sélectionné parmi les nominés à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Un porte-parole de l’académie a ainsi indiqué samedi, par voie de communiqué, que les Oscars souhaitaient célébrer les réussites du cinéma “au-delà des différences de nationalité, d’ethnie ou de religion”. “Nous trouvons cela extrêmement perturbant qu’Asghar Farhadi, réalisateur de l’oscarisé ‘A Separation’, ainsi que les acteurs et l’équipe de ‘The Salesman’, nominé cette année, puissent être empêchés d’entrer aux Etst-Unis à cause de leur religion ou de leurs origines”.
Farhadi avait quant à lui laissé entendre plus tôt dans la journée qu’il pourrait boycotter le cérémonie, selon l’agence ISNA.
Le décret promulgué vendredi soir par Donald Trump sur la “protection de la nation contre l’entrée de terroristes étrangers aux Etats Unis” interdit depuis vendredi soir l’entrée aux Etats-Unis de ressortissants de sept pays musulmans. Tous les Syriens, dont le pays est ravagé par la guerre depuis 2011, sont ainsi interdits d’entrée sur le territoire américain jusqu’à nouvel ordre. Pour les ressortissants d’Iran, Irak, Yémen, Somalie, Soudan, Libye, le texte interdit l’entrée des Etats-Unis pour une durée de 90 jours, le temps de revoir les critères d’octroi de visas. La Maison Blanche et le département d’Etat ont précisé samedi que le décret concernait tous les ressortissants de ces pays, à l’exception de ceux qui auraient la double nationalité américaine et certains visas diplomatiques.
Le texte concerne donc également les personnes détentrices de visas d’immigration en règle, ou même d’une carte verte, le titre de séjour américain qu’il faut souvent des années pour obtenir. Pour pouvoir entrer aux Etats-Unis, les titulaires d’une carte verte qui se trouvent actuellement à l’étranger doivent se rendre au consulat américain pour obtenir une autorisation spéciale, a précisé le département d’Etat.