Les négociations sur le CETA dureront jusqu'à la fin du sommet s'il le faut

La politique commerciale de l’Union européenne, et – inévitablement – l’accord de libre-échange entre l’UE et le Canada, seront au menu du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des 28 Etats membres, qui se tiendra jeudi et vendredi à Bruxelles. Après une première journée consacrée essentiellement aux enjeux de la migration et aux relations avec la Russie, les dirigeants européens se pencheront vendredi sur la politique commerciale de l’Union. Cette politique repose sur deux piliers: l’ouverture de nouveaux marchés par la négociation et la garantie que les partenaires tiers respectent les règles commerciales, grâce à des instruments de défense commerciale.

Les dirigeants européens doivent discuter de la modernisation de ces instruments de défense commerciale – qui peuvent consister en des mesures antidumping, des mesures pour compenser les aides publiques conduisant à des prix artificiellement bas ou des mesures de sauvegarde en cas de hausse soudaine et importante des importations -, un sujet d’autant plus brûlant que la Chine pourrait être reconnue “économie de marché” après le 11 décembre prochain. Cela aurait un impact sur les importations de produits chinois en Europe.

Mais c’est le CETA, l’accord de libre-échange entre l’UE et le Canada, qui attirera les projecteurs vendredi, après le refus de la Wallonie de donner les pleins pouvoirs au fédéral pour signer, au nom de la Belgique, cet accord commercial. Les réunions de négociations se succédaient encore mercredi entre les autorités wallonnes et les niveaux fédéral et européen pour trouver un accord qui offrirait des garanties suffisantes à la Wallonie. Les négociations pourraient se poursuivre “tant que le Conseil européen n’est pas terminé”, a indiqué une source diplomatique, précisant que les partenaires de la Belgique “font preuve d’une patience exceptionnelle”.

Le ministre-président wallon Paul Magnette devait rencontrer la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström mercredi à 16h00 pour tenter encore de rapprocher les positions et donner, peut-être, le feu vert pour le sommet UE-Canada, normalement prévu le jeudi 27 octobre à Bruxelles.

Le président du Conseil européen a quant à lui constaté dans sa lettre d’invitation au sommet que le Conseil européen avait “une responsabilité spéciale concernant l’accord avec le Canada”. Il a reconnu qu’il “reste du travail à faire, mais j’espère que nous trouverons une solution”.