Les mutualités rejettent le budget 2017 des soins de santé

Réunies en conseil général lundi après-midi, les unions nationales des mutualités (chrétienne, socialiste, libre, libérale et neutre) et les syndicats ont rejeté le budget des soins de santé 2017 proposé par le gouvernement, impliquant une économie totale de 902 millions euros. “Ce gouvernement accélère encore la dérive vers une médecine à deux vitesses. C’est un recul social jamais vu depuis 10 ans”, déplorent les mutualités dans un communiqué commun. “Avec cette coupe sombre, le gouvernement limite la croissance du budget pour 2017 à 0,5%. En 2014, il s’était pourtant engagé à respecter une trajectoire budgétaire de croissance annuelle, déjà réduite mais stable, de 1,5% jusqu’en 2019”, précisent-elles.

Les mutualités pointent “la répartition inégale” des nouvelles économies à réaliser. “Un tiers des trois milliards d’économies prévues se font sur le dos de la sécurité sociale, des patients, des prestataires et des allocataires sociaux. Les épaules les plus larges devraient porter la plus grande partie des efforts et pas l’inverse”, affirment-elles.

Selon les mutualités, “une norme de croissance aussi limitée ne permettra pas de dégager de marge pour investir dans l’avenir et conduire une politique de santé offrant des réponses innovantes aux nouveaux besoins de la population”.

Il y a deux semaines, le comité d’assurance de l’INAMI avait approuvé une proposition de budget prévoyant 660 millions d’euros d’économies. Les mutualités chrétiennes avaient appuyé cette proposition au motif qu’elle n’affecterait pas les patients, mais les mutualités socialistes s’étaient abstenues. Le président de la mutualité chrétienne Luc Van Gorp avait averti: “si le gouvernement soumet des économies supplémentaires, le patient le sentira”.