Les morts de civils discréditent les missions militaires des Etats-Unis

Les Etats-Unis sous-estiment l’impact à long terme des morts de civils sur leurs missions militaires et ont échoué à tirer les leçons de 15 années d’engagement en Afghanistan, selon un rapport publié mercredi. L’armée américaine s’est pourtant engagée à éviter les pertes civiles, les frappes erronées ou les cibles mal identifiées. Mais des engins non explosés ou des partenaires sans scrupules l’ont souvent conduite à tuer des civils en Afghanistan, en Irak, en Syrie ou ailleurs.
Selon ce rapport du réseau Open Society Foundations, fondé par le milliardaire américain George Soros et qui promeut la bonne gouvernance démocratique, ces morts civiles ont gravement discrédité la mission des Etats-Unis en Afghanistan et ont contribué à la montée des talibans.
“Ces victimes civiles ont accéléré l’insurrection et discrédité les gouvernements américain et afghan”, affirme l’ancien combattant de l’Armée de terre américaine Christopher Kolenda, co-auteur de ce rapport. “C’est comme brûler une bougie par les deux bouts avec un chalumeau”, estime-t-il.
Lors d’une discussion à Washington avec les auteurs du rapport, l’ancienne numéro 3 du Pentagone, Michèle Flournoy, dont le nom est régulièrement cité comme potentielle ministre de la Défense d’un prochain gouvernement démocrate, a estimé qu'”après plus de 15 ans de guerre, il y a encore bien trop peu de réflexion sur les leçons à tirer de ces expériences, en particulier sur le plan stratégique”.
Parmi les “principaux facteurs” de ces morts civiles figurent les frappes aériennes non planifiées pour soutenir les soldats au sol.
En Afghanistan en 2008, par exemple, les frappes aériennes ont été responsables de 64% des 828 civils tués par des forces pro-gouvernementales.

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09 juin 2016 - 06h20