Les manifestants nus d'Auschwitz voulaient dire "non à la guerre"

Les manifestants qui s’étaient dénudés vendredi dernier à l’entrée du camp d’extermination nazi d’Auschwitz après avoir tué un mouton voulaient lancer un cri “contre la guerre”, selon un communiqué de leur groupe, baptisé “Love Macht Frei”, publié mercredi. Ils avaient aussi attaché une banderole blanche avec l’inscription “love” en rouge en haut du portail de l’ancien camp nazi portant la célèbre inscription “Arbeit Macht Frei” (“Le travail rend libre” en allemand).
“Nous devons faire tout notre possible pour arrêter la guerre, ne pas permettre une nouvelle effusion de sang”, peut-on lire dans le communiqué publié sur le site internet du journal polonais Gazeta Wyborcza. “L’humanité qui permet des conflits militaires” mène le monde droit vers “un nouveau carnage et une terreur de masse”, poursuivent ses auteurs.
Selon eux, le mouton tué représentait une “victime de la guerre à qui la vie était enlevée définitivement”.
Les membres du groupe s’étaient dénudés devant le portail d’Auschwitz puis attachés entre eux avec des chaînes, après avoir tué le mouton à coups de couteau.
Les gardes du musée d’Auschwitz et la police étaient aussitôt intervenus et les sept hommes et quatre femmes du groupe, âgés de 20 à 27 ans – six Polonais, quatre Bélarusses et un Allemand – avaient été interpellés, interrogés puis remis en liberté.
La justice polonaise a annoncé samedi des poursuites contre eux pour “profanation” d’un lieu symbolique. L’homme qui a tué le mouton doit en outre répondre de cruauté envers les animaux, et risque de ce fait jusqu’à deux ans de prison.
Le musée s’était dit “choqué et indigné” par leurs actes. Le grand rabbin de Pologne Michael Schudrich a dénoncé lui aussi une “profanation”.
Entre 1940 et début 1945, l’Allemagne nazie a exterminé à Auschwitz-Birkenau environ 1,1 million de personnes, dont un million de juifs de différents pays européens.