Les Irakiens marquent le 1er anniversaire d'un des plus sanglants attentats de l'EI

Les Irakiens commémorent lundi le premier anniversaire de l’attentat dévastateur qui avait fait plus de 320 morts à Bagdad il y a un an jour pour jour, l’un des plus meurtriers revendiqués par le groupe Etat islamique (EI) dans le monde. Le 3 juillet 2016, une attaque suicide au minibus piégé avait provoqué une énorme déflagration dans le quartier commerçant de Karrada, très fréquenté avant les fêtes de la fin du mois de jeûne du ramadan. L’attaque avait été revendiquée par les djihadistes de l’EI.

Une grande partie des dégâts a été réparée, mais une grande bannière affichant les photos des victimes est toujours suspendue sur une façade au-dessus du site, et les blessures psychologiques sont loin d’être guéries.

Dimanche soir, des dizaines de personnes se sont rassemblées sur le lieu de l’attentat pour rendre hommage aux centaines de victimes, tandis que certains de leurs proches distribuaient de la nourriture. “Quand je viens ici, je ressens une douleur très vive dans mon coeur”, a confié Hussein, 42 ans, qui a perdu quatre cousins et un neveu dans l’attaque.

Sadiq Issa, 43 ans, a perdu neuf proches dans l’explosion. “Après avoir appris la nouvelle, mon père a eu un accident vasculaire cérébral”. Il raconte que sa mère a perdu tout mouvement dans ses bras et ses jambes après le drame. Jusqu’à présent, “nous ne dormons pas”, a-t-il ajouté en retenant ses larmes. “Je suis un survivant. J’ai vu mes neveux assassinés.”

Si les zones avoisinantes ont été réparées, un grand bâtiment est toujours vide et menace de s’effondrer, selon des habitants. Mais certains mettent en cause le processus de restauration et de compensation des victimes et de leurs familles.

Pour Firas, 36 ans, qui a perdu son frère dans l’attaque, le gouvernement n’a pas tenu ses promesses aux victimes. “Ils ont tiré profit des sentiments des gens”, a-t-il déploré. Malgré ses revers militaires sur le terrain face aux troupes gouvernementales, l’EI parvient régulièrement à commettre des attentats sanglants dans la capitale irakienne et dans d’autres zones du pays.