Les interprètes judiciaires protestent à nouveau contre leurs conditions de travail

L’Union professionnelle des traducteurs et interprètes assermentés (UPTIA) a lancé une nouvelle action mardi au tribunal correctionnel de Bruxelles pour protester contre les conditions de travail des interprètes judiciaires ainsi que contre les faibles indemnités dont ils bénéficient. “La situation est vraiment lamentable. Il est temps que le ministre de la Justice apporte des solutions constructives et structurelles qui moderniseront et professionnaliseront le travail de traducteur/interprète”, alerte le président d’UPTIA, José Emmanuel d’Hoore. “L’acoustique dans les salles d’audience bruxelloises est déplorable”, précise le président d’UPTIA. “Il n’y a pas de systèmes sonores adéquats pour réaliser un travail correct. Les interprètes dans les salles d’audience sont nombreux à traduire dans plusieurs langues, ils se marchent donc sur les pieds, entre eux et avec les avocats et les magistrats. Ces derniers ne sont pas non plus formés pour travailler avec des interprètes. De plus, nous devons toujours nous asseoir à côté des suspects, des terroristes, des barons de la drogue ou encore des trafiquants d’armes. Dès lors, les règles de sécurité ne sont pas respectées. Enfin, nous sommes toujours prévenus au dernier moment lorsque le tribunal a besoin d’interprètes, même s’il s’agit d’affaires complexes”, explique José Emmanuel d’Hoore.

Les interprètes ont mené leur action de protestation, ce mardi après-midi, à l’occasion des plaidoiries dans le procès contre un groupe de passeurs. De juillet à novembre 2015, les prévenus auraient acheminé clandestinement 150 réfugiés vers le Royaume-Uni.

Le 1er septembre, le ministère public avait requis des peines d’emprisonnement variant de cinq à dix ans à l’encontre de douze personnes. Mardi dernier, les avocats de la défense n’avaient pu prendre la parole, l’audience ayant été interrompue en raison du manque d’interprètes, mais il a repris ce mardi. Le jugement est attendu dans quelques semaines.

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13 septembre 2016 - 20h45