Les Hongkongais votent pour un scrutin marqué par le défi des indépendantistes à Pékin

Une nouvelle génération de militants prônant une rupture radicale avec Pékin se présentait dimanche devant les Hongkongais, à l’occasion des plus importantes élections dans l’ex-colonie britannique depuis les grandes manifestations prodémocratie de 2014. Le scrutin législatif de dimanche doit permettre de jauger le poids électoral de cette mouvance auprès des quelque 3,7 millions d’électeurs qui ont commencé à se rendre aux urnes.
Les élections au Conseil législatif (LegCo, l’équivalent d’un Parlement) interviennent alors que de nombreux habitants ont le sentiment que Pékin veut renforcer son emprise sur la ville semi-autonome, dans les domaines politique, culturel ou encore éducatif.
Si le camp prodémocratie perd seulement quatre sièges, il devra renoncer à la minorité de blocage dont il dispose dans une assemblée qui penche déjà largement du côté de Pékin.
Malgré plus de deux mois de blocage de quartiers entiers de l’ex-colonie britannique à l’automne 2014, le “Mouvement des parapluies” avait échoué à obtenir la moindre concession de la Chine en matière de réformes politiques.
Sur les cendres de cette révolte était né le mouvement dit “localiste” qui cherche à prendre ses distances avec la Chine. Aujourd’hui, une nouvelle génération demande l’indépendance pure et simple, tandis que d’autres militent pour l’autodétermination du territoire repassé en 1997 sous tutelle chinoise.
Beaucoup de Hongkongais craignent que les libertés dont dispose Hong Kong en vertu de l’accord sur la rétrocession sont en train de s’éroder. L’affaire des libraires hongkongais disparus alors qu’ils publiaient des titres salaces sur la classe politique chinoise, puis réapparus en Chine cet hiver, en est une illustration.
Certains sondages avancent que jusqu’à 17% des Hongkongais plébiscitent la rupture avec la Chine.