Les hommes homosexuels toujours dans l'attente de pouvoir donner leur sang en Belgique

Les hommes homosexuels ne peuvent toujours pas aujourd’hui donner leur sang en Belgique alors que la ministre de la Santé publique Maggie De Block avait annoncé une décision dans ce dossier pour la fin de l’été, dénonce lundi l’association Arc-en-Ciel Wallonie. La Fédération wallonne des associations LGBT souligne parallèlement que la Croix-Rouge a récemment lancé un appel au don en raison d’un risque de pénurie. Sollicité par Belga, le cabinet de la ministre indique que l’extension éventuelle et sous conditions du don de sang aux hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) est toujours en discussion. La fédération Arc-en-Ciel Wallonie a diffusé sur Internet une séquence filmée en caméra cachée montrant deux homosexuels qui se présentent en vain à plusieurs centres de collecte de sang. Les médecins interrogés lors de cette séquence filmée refusent que les deux homosexuels donnent leur sang pour des raisons légales tout en partageant l’incompréhension des deux candidats donneurs.

Pour la Fédération wallonne des associations de lesbiennes, gays, bisexuel-le-s et transgenres, il est temps de lever cette exclusion définitive des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes. Elle dénonce le caractère discriminatoire et stigmatisant de cette mesure. “Il est nécessaire d’interroger les donneurs sur leurs pratiques, via un questionnaire détaillé, et non sur leur orientation”, souligne-t-elle.

La fédération rappelle que Mme De Block avait annoncé en mai une décision pour la fin de l’été lors d’une réunion sur cette problématique à laquelle Arc-en-Ciel Wallonie avait participé. Le cabinet de la ministre explique qu’il est en train d’analyser certains aspects techniques avec les établissements de transfusion.

Plusieurs pays européens autorisent le don de sang par les hommes homosexuels, mais avec parfois une période d’exclusion de plusieurs mois voire d’un an comme en France, rappelle la fédération. “La fenêtre silencieuse, période où le virus est indétectable, s’étend sur 22 jours. Ce délai peut se voir ramener à 11 jours avec un test appelé “Diagnostic Génome Viral”. Il n’y a donc rien qui, d’un point de vue scientifique, nécessite une période d’exclusion si longue”, juge-t-elle.