Les grands singes capables de deviner si une personne se trompe

Les grands singes comme les bonobos, les chimpanzés et les orangs-outans, sont apparemment capables, comme les humains, de deviner quand une personne se trompe, ont constaté des chercheurs. “Comprendre quand quelqu’un d’autre croit quelque chose qui est faux est un signe de cognition sociale avancée et les scientifiques pensaient que les grands singes n’avaient pas cette capacité”, expliquent ces primatologues dans leur étude publiée mercredi dans la revue américaine Plos One.

Ces scientifiques, menés par David Buttelmann, du Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology en Allemagne, sont parvenus à cette conclusion en soumettant 34 primates du zoo de Leipzig à un test mis au point pour des enfants âgés d’un an et demi.

Le test consiste en une personne plaçant un objet dans une des deux boites situées devant lui et, ce, en présence d’un grand singe.
Ensuite une deuxième personne sort l’objet pour le mettre dans une autre boite puis verrouille les deux boites.

Dans le premier cas de figure, le sujet numéro un reste dans la pièce et voit que l’objet a été déplacé, sachant exactement où il se trouve.

Dans le second cas, la deuxième personne sort de la pièce et ignore que l’objet a été changé de place, ce qui fait qu’elle détient une fausse information et

Le singe qui savait comment déverrouiller les deux boites pouvait décider laquelle ouvrir pour ces deux personnes pendant le test.
Les chercheurs ont observé qu’à l’instar des jeunes enfants, ces primates avaient clairement aidé davantage la personne qui se trompait.

Ce comportement suggère que ces grands singes utilisent leur compréhension de ce qu’une personne pense être la réalité pour décider de l’aider ou pas, expliquent ces chercheurs.

“Cette recherche montre pour la première fois que les chimpanzés, les bonobos ou les orangs-outans peuvent s’appuyer sur leur compréhension de fausses croyances pour venir en aide aux autres”, estime David Buttelmann.

Si ces observations sont confortées par d’autres expériences cela signifiera que les grands singes comme les humains pourraient être capables de “lire” dans la pensée des autres dans le cadre d’interactions sociales, concluent ces scientifiques.

Cette capacité apparaît chez les humains à partir de quinze mois.