Les forces américaines ont capturé un spécialiste des armes chimiques de l'EI

Un cadre du groupe Etat islamique fait prisonnier la semaine dernière par les forces spéciales américaines en Irak est un spécialiste des armes chimiques, ont indiqué mercredi deux responsables militaires américains. Ce cadre a été capturé en Irak “la semaine dernière” par l’unité de forces spéciales que le Pentagone a déployée récemment pour mener des raids terrestres contre l’EI, a précisé l’une de ces sources.
Les deux responsables ont indiqué qu’il s’agissait d’un “expert en armes chimiques”, sans plus de détails.
Cette unité nommée ETF (“Expeditionary targeting force”) a pour mission de capturer ou tuer les cadres de l’EI et d’obtenir du renseignement.
La capture de ce responsable de l’EI avait été confirmée la semaine dernière par un responsable américain, qui avait précisé que les interrogatoires avaient permis d’obtenir “de bonnes choses”. Il est actuellement “détenu en Irak”, a précisé l’une des sources militaires mercredi.
Selon la chaine CNN, les informations qu’il a fournies ont permis de mener des frappes aériennes “sur des cibles considérées comme cruciales pour le programme d’armes chimiques de l’EI”. Selon la chaine de télévision NBC, le prisonnier se nomme Slimane Daoud al-Afari.
Interrogé mercredi lors d’un point presse, un porte-parole du Pentagone avait refusé de confirmer que l’ETF avait mis la main sur un spécialiste des armes chimiques.
Mais “nous savons que l’EI a utilisé des armes chimiques à de multiples occasions en Syrie et en Irak”, avait-il toutefois souligné.
En février, le coordonnateur du renseignement américain James Clapper et le directeur de la CIA John Brennan avait pour la première fois accusé ouvertement l’EI d’avoir utilisé des armes chimiques en Irak et en Syrie, et notamment du gaz moutarde.
Des sources proches de l’organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) ont confirmé en février l’utilisation d’ypérite en août dans des combats dans le nord de l’Irak, sans dire toutefois que l’EI était bien l’auteur de l’attaque.
Des sources proches de l’OIAC ont également confirmé l’utilisation d’ypérite le 21 août à Marea en Syrie, là encore sans désigner explicitement de coupable.
Le gaz moutarde – qui provoque des détresses respiratoires, une cécité momentanée et des cloques très douloureuses – avait été utilisé pour la première fois par les Allemands en Belgique en 1917. Il a été banni par l’ONU en 1993.