Les discours clivants et de déshumanisation font reculer les droits humains

“L’utilisation cynique des discours rejetant la faute sur les ‘autres’ et distillant la peur et la haine a atteint des niveaux inégalés depuis les années 30” l’an dernier, dénonce mercredi Amnesty International dans son rapport annuel. Les “politiques de diabolisation” menées notamment par Donald Trump ou Viktor Orban (Hongrie) font craindre à l’organisation de défense des droits humains un effet domino. L’année 2016 a été marquée d’une part par une montée en puissance de la “rhétorique basée sur la haine et la déshumanisation”, souligne Wies De Graeve, directeur d’Amnesty International Vlaanderen. Les bouleversements politiques qui ont jalonné l’année ont “révélé la capacité des discours de haine à libérer la face la plus sombre de la nature humaine”, selon Amnesty, faisant référence à la campagne électorale de Donald Trump, mais aussi à la réaction de Recep Tayyip Erdogan au coup d’Etat manqué en Turquie, à la dialectique du président philippin Duterte, etc.
Les réfugiés ont à nouveau été pointés du doigt et 36 pays ont violé le droit international en les renvoyant illégalement dans des pays où leurs droits étaient menacés.
Un peu partout, “une vague de répression massive s’est abattue sur la liberté d’expression” et, notamment en France et en Belgique, des mesures de sécurité intrusives ont été mises en place à la suite des attentats.
Ces crises actuelles seront encore exacerbées en 2017, alerte Amnesty International qui dénonce “l’absence handicapante de volonté politique en matière de droits humains sur une scène internationale chaotique”.