Les directeurs de prison francophones la soutiennent, au contraire des néerlandophones

L’association des directeurs des prisons francophones se désolidarise du soutien exprimé par son homologue flamande, jeudi dans la presse, aux réformes menées par le ministre de la Justice Koen Geens. La fédération affirme dans un communiqué jeudi son appui au mouvement de grève des agents pénitentiaires. Les directeurs des prisons francophones “prennent acte” du soutien exprimé “dans des termes forts” par la fédération flamande au processus de rationalisation du gouvernement, à l’origine du conflit social qui agite les prisons francophones depuis un peu plus de trois semaines. Ils ajoutent ne pas juger “opportun de donner au conflit une dimension communautaire”.

Les directeurs de prison de Flandre ont demandé à M. Geens de poursuivre ses réformes dans une lettre ouverte publiée jeudi dans différents journaux néerlandophones. “Arrêter les réformes maintenant n’est pas une bonne idée”, estime notamment Hilde Guffens, directrice de la prison auxiliaire de Louvain. “Epargner est une nécessité. Si nous arrêtons les plans maintenant, nous nous retrouverons dans deux ans dans la même situation qu’aujourd’hui.”

La fédération francophone, elle, “apporte dans l’immédiat son soutien au mouvement de grève”. Elle souligne la “nécessité de réfléchir, en toute sérénité et en concertation, à un ‘travailler autrement’ cher à M. Geens, et à tout le moins aux conditions de la mise en œuvre d’un service minimum qui garantisse à tous les détenus du pays, en cas de grève, le respect de leurs droits élémentaires tels que garantis par la loi”.

Les directeurs concluent en rappelant “être les seuls à disposer de l’expérience du terrain propre au sud du pays et rappellent qu’ils sont disposés à la partager de manière constructive avec tout interlocuteur souhaitant s’inscrire dans leur ligne humaniste”.