Les défilés parisiens s'ouvrent sur l'univers coloré de Niki de Saint Phalle

L’énergie colorée de l’artiste franco-américaine Niki de Saint Phalle a soufflé mardi à l’ouverture de la Fashion Week parisienne, inspirant le défilé de la jeune créatrice néerlandaise Liselore Frowijn qui présentait sa première collection dans le programme officiel. Entre deux rangées de volumineux poufs blancs sur lesquels étaient assis les invités, dix-sept mannequins ont promené leurs silhouettes bariolées.
Des éclats de violet, jaune, rouge, vert parsèment une robe, un blouson ample. Des filets aux mailles rondes recouvrent une jupe ou une étole. Une robe fluide et une combinaison se parent de zébrures, tandis que la fourrure de couleur donne une touche ethnique à des bottes ou un haut sans manche.
De volumineuses boucles d’oreille en forme de tubes complètent ces looks de l’automne-hiver 2016-2017.
“Mes modèles sont un peu androgynes, elles sont fortes et naturelles, avec un côté un peu artisanal, ce sont des nomades”, a commenté la créatrice de 24 ans, qui a remporté en 2014 un prix au festival de mode de Hyères, dans le sud de la France.
Pour sa troisième collection, la première dans le programme officiel de la Fashion week parisienne, la jeune femme s’est intéressée au travail de la peintre et sculptrice franco-américaine Niki de Saint Phalle (1930-2002).
“C’est une artiste très importante pour moi, sa vie est une grande source d’inspiration”, a expliqué à l’AFP Liselore Frowijn, qui a “conçu chaque look comme une peinture”.
Connue pour ses “Nanas” aux formes opulentes et aux vêtements multicolores, Niki de Saint Phalle était une artiste féministe, aux avant-postes de son temps, dénonçant la société patriarcale, la religion ou le racisme.
“Son optimisme me touche beaucoup, sa façon audacieuse et presque naïve de créer. Elle voulait rendre les gens heureux, se rendre heureuse, et c’est ce que je veux faire aussi dans la mode”, a encore commenté la jeune créatrice, qui a lancé sa marque il y a un an et demi, et produit ses collections aux Pays-Bas.
Si les débuts sont durs pour les jeunes créateurs, reconnaît-elle, intégrer la Fashion week parisienne est “un grand pas”. “Et il vaut mieux ne pas trop penser aux difficultés mais être fidèle à soi-même, développer sa propre signature, son individualité”, explique-t-elle.
L’ambiance était tout autre chez Nehera, où le créateur Samuel Drira a présenté des silhouettes d’une grande pureté, dans des tons neutres, blanc, beige, tabac, portées par des mannequins de tous âges.
Les vêtements jouent les asymétries, les formes sont amples, le velours contraste avec la laine et la soie. Les blousons sont oversize, se portent avec une poche à l’arrière comme un sac à dos. Les pantalons sont resserrés au dessus de la cheville et se portent avec des bottines.

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01 mars 2016 - 20h20