Les commerces font grise mine, mais l'impact du seul piétonnier reste difficile à évaluer

Comme ses effets sur la mobilité, l’impact de la création du piétonnier sur le secteur des commerces dans le centre de la capitale n’est pas près de quitter la sphère du débat politique ou de société sur ce dossier. Parmi les commerçants opposés au projet, un des plus en verve est le président du Groupement des commerçants du centre-ville, Alain Berlinblau, lequel a déposé au Conseil d’Etat une requête en suspension et annulation dans le but avoué de faire annuler les deux permis d’urbanisme délivrés pour le réaménagement en piétonnier.

Son association plaide au minimum pour une diminution drastique de l’emprise du piétonnier, convaincue que cette zone est la cause principale du déclin de nombre de commerces dans le centre. Elle est plutôt favorable à l’organisation de zones piétonnes sur les rives des boulevards du centre.

Ce point de vue, ne fait toutefois pas l’unanimité parmi les commerçants. Ceux qui sont installés dans le quartier Saint-Jacques, se montrent ainsi plutôt satisfaits des dernières évolutions apportées. Autour de la place Fontainas, certains auraient préféré l’intégration de celle-ci dans la zone piétonne.

L’évaluation de l’impact de celle-ci est aussi sujet à débat. Plusieurs enquêtes menées auprès des commerçants attestent d’une diminution du chiffre d’affaires allant jusqu’à 40%.

Mais certains, dont le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort jugent que le déclin du commerce dans le centre de Bruxelles a été entamé bien avant la création du piétonnier et qu’il a été influencé aussi par le lock down de décembre dernier, les attentats de mars et la fermeture de tunnels.

Une étude d’Atrium, l’agence régionale du commerce, menée en avril tend à démontrer que la fréquentation des zones commerciales située dans le périmètre de la zone piétonne du centre a augmenté à l’exception de la Rue Neuve et du premier tronçon du boulevard Anspach.