Les Affaires étrangères priment trois témoins du savoir-faire belge à l'étranger

Le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders a présenté, jeudi, en présence du Prince Lorenz, les lauréats du tout premier Prix du patrimoine belge à l’étranger. Parmi les dossiers envoyés par les différentes ambassades belges à travers le monde, le jury, composé notamment d’experts de la Fondation Roi Baudouin, a retenu le vitrail de l’église Sainte-Catherine d’Alexandrie à Bethlehem (Territoires palestiniens), le complexe historique d’Österbybruk (Suède) et la cathédrale du Sacré-Coeur à Lahore (Pakistan). “Au fil des siècles, les Belges ont laissé des traces patrimoniales à travers le monde telles que des ponts, des édifices, des infrastructures urbaines, des vitraux ou des fresques. Ce patrimoine riche, qui apporte de la visibilité à la Belgique, est pourtant souvent négligé”, explique Didier Reynders, selon qui le Prix du patrimoine belge à l’étranger a pour but de remettre cet héritage au premier plan.
Parmi les dossiers soumis, le vitrail de l’église Sainte-Catherine d’Alexandrie à Bethlehem, en Territoires palestiniens, a remporté les faveurs du jury. “Offert par la Belgique en 1926 et restauré en 2004 par des maîtres verriers de l’atelier gantois Mestdagh, il illustre les liens historiques et religieux entre la Belgique et la Terre sainte et témoigne des remarquables talents de nos artistes-verriers”, commente M. Reynders.
Les membres du jury ont également été séduits par le complexe historique d’Österbybruk, en Suède. Il s’agit d’un complexe socio-économique de bâtiments établis autour d’une forge, attestant de la présence et de l’apport des immigrés wallons (“valloner”) en Suède au 17e siècle. Selon le Pr Herman Van der Wee (KU Leuven), “plus de 1.200 familles ont émigré à l’époque en Suède, où le savoir-faire de nos maîtres forgerons était très recherché”.
Enfin, la cathédrale du Sacré-Cœur de Lahore, qui plonge ses racines dans la présence de capucins belges au Pakistan, a également été distinguée. Construite par l’architecte anversois Dubbeleere (1893-1904) avec le soutien de la Belgique, la cathédrale fût endommagée en 2008 à la suite d’un attentat à la bombe contre un bâtiment officiel du quartier. “Ses vitraux, notamment, ont volé en éclat, mais ils furent restaurés en Belgique”, commente le Pr Thomas Coomans de Brachène (KU Leuven).
Le prix, décerné pour la première fois cette année, devrait être renouvelé annuellement. “Nous avons déjà reçu plusieurs dossiers pour la prochaine édition”, affirme le porte-parole du SPF Affaires étrangères, Didier Vanderhasselt. Les lauréats sont les autorités locales ou les institutions privées responsables pour la protection du patrimoine concerné. Aucune rémunération financière n’y est liée.

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25 février 2016 - 14h50