Législatives aux Seychelles: les électeurs des principales îles ont commencé à voter

Les électeurs des trois principales îles des Seychelles ont commencé à voter samedi pour des législatives qui pourraient permettre à l’opposition de prendre le contrôle du Parlement après avoir boycotté le scrutin de 2011. Quelque 70.000 habitants de cet archipel éparpillé sur 115 îles dans l’océan Indien étaient appelés à voter pour renouveler l’Assemblée nationale, qui constitue le Parlement unicaméral.
Le scrutin était organisé sur trois jours. Les îles les plus éloignées de la principale, Mahé, où se trouve la capitale Victoria, ont voté en premier jeudi et vendredi.
Samedi, c’était au tour des habitants de Mahé, Praslin et La Digue, les trois îles les plus peuplées, où vivent quelque 98% des 90.000 Seychellois.
A Grand Anse Mahé, sur la côte est de Mahé, le bureau de vote, auquel sont inscrits 2.427 électeurs, a ouvert à 07h00 locales (03h00 GMT).
Avant même l’ouverture, une centaine de personnes attendaient déjà patiemment d’accomplir leur devoir électoral. “Je suis arrivé il y a environ une heure et cela a été vite”, a déclaré Steve Jean après avoir voté.
La Commission électorale a indiqué qu’elle publierait les résultats dans la soirée, au fur et à mesure qu’ils sont connus.
L’Assemblée nationale est composée d’un maximum de 35 députés, dont 25 élus directement. Les 10 autres sièges sont attribués à chaque parti en fonction de sa représentation proportionnelle (un poste pour chaque 10% des votes).
Le principal parti d’opposition, le Parti national des Seychelles (SNP), qui avait décidé de boycotter les élections de 2011 en estimant que l’équité du scrutin n’était pas garantie, est assuré de faire son retour à l’Assemblée nationale.
Son leader, Wavel Ramkalawan, n’a été devancé que de 193 voix à la présidentielle de décembre 2015 par le président sortant, James Michel, réélu pour un troisième mandat avec 50,15% des suffrages exprimés.
Jamais une présidentielle aux Seychelles ne s’était décidée sur une marge aussi infime. C’était la première fois depuis le retour du multipartisme en 1993 que le candidat du parti Lepep (“Le peuple”, en créole), au pouvoir depuis 1977, était poussé à un second tour.
Fort de ce résultat, le SNP espère même prendre le contrôle du Parlement, pour contraindre M. Michel, qui est à la fois chef de l’Etat et du gouvernement, à travailler de concert avec lui à l’élaboration des lois.
Pour cette élection, le SNP s’est allié à quatre petits partis dont Lalyans Seselwa (“L’alliance seychelloise”), laquelle est composée d’anciens cadres du Lepep, pour former la coalition Linyon Demokratik Seselwa (LDS/”Alliance démocratique seychelloise”).
Depuis 1993, le Lepep a toujours obtenu la majorité des sièges à l’Assemblée nationale.