Élection à la présidence de l'Union belge – Gérard Linard veut être le président de tout le monde

Gérard Linard succède à François De Keersmaecker en tant que président de l’Union belge de football (URBSFA). L’Hennuyer de 74 ans a été élu ce samedi par le Comité exécutif de l’Union belge de football avec 14 voix contre 8 à son concurrent, Gilbert Timmermans. “Je veux donner de l’impulsion afin de réaliser rapidement les objectifs mis en place par l’URBSFA”, précise un Gérard Linard nerveux ce samedi soir lors de sa présentation à la presse. Le fait que Linard ne parle uniquement français est devenu évident après qu’il n’ait pas compris la première question posée en néerlandais. “Posez-moi vos questions en français, cela m’a épargné du stress après un jour épuisant comme aujourd’hui”, a réagi le fraichement élu président fédéral qui ne voit pas son monolinguisme comme un problème. “Est-ce vraiment un problème aujourd’hui ? Les personnes avec lesquelles je travaille tous les jours (Bart Verhaeghe, Koen De Keersmaecker, Tom Borgions, par exemple) sont néerlandophones. Si j’ai besoin d’aide, je peux compter sur eux. Pour la politique interne, c’est un petit problème mais au niveau international, ce n’est pas grave. À l’UEFA et à la FIFA, le français est une langue officielle. Je comprends de mieux en mieux le néerlandais”, a expliqué Linard qui n’a pas l’intention d’apprendre immédiatement le néerlandais. “Je veux me concentrer sur mon travail avant tout, j’ai un mandat limité.”
L’arrivée de Gérard Linard, âgé de 74 ans, marque une coupure à la tête de l’URBSFA, étant donné qu’un mandataire ne peut pas avoir plus de 75 ans selon le réglement interne. Les chances sont donc réelles de voir un nouveau président élu l’année prochaine. “Cela va dépendre de l’évolution mais je me tiens à mon mandat. Sans vouloir critiquer mon prédécesseur: il était temps pour quelque chose de nouveau. Nous allons traverser une période de transition et cela ne peut faire que du bien au football belge. Je ne veux pas seulement diriger, je suis un grand partisan du management participatif.”
“J’ai appris cela de Timmermans parce que j’ai eu la chance de pouvoir travailler à l’URBSFA pendant deux ans (comme CEO-interim par exemple). Tout le monde m’a dit que j’avais réalisé de l’excellent travail, donc mon nom va rester dans les têtes. C’était une campagne sobre, certes très émotionnelle et stressante. Il est temps d’arrêter une fois pour toute la guerre entre les clubs amateurs et les clubs pros. Tout le monde l’a bien compris. Je veux être le président de tous.”
Dans la politique que Linard va suivre, quatre mots-clés reviennent sans cesse. “Harmonisation, digitalisation, centralisation et modernisation. Je veux donner de l’impulsion afin de réaliser rapidement les objectifs mis en place par l’URBSFA avec en priorité l’objectif Road to Qatar”, déclare Linard, qui n’est pas connu pour être un grand partisan de l’Eurostadium. Le précédent président de l’aile francophone ACFF est également confronté à la fin du bail de location du stade Roi Baudouin en juin 2018. “Nous avons besoin d’un stade d’une capacité de 40.000 places sinon nous faisons trop de pertes. C’est tout ce qui importe. Nous verrons si un nouveau stade sera construit, si l’ancien sera rénové ou si deux ou trois clubs agrandissent leur stade. Nous devrions même pouvoir jeter un coup d’oeil à l’étranger. L’EURO 2020 n’est pas une priorité pour moi, ce sont les instances politiques qui ont la responsabilité. Cela ne dépend pas de nous mais je vais m’informer sur le dossier.”
Linard ne se mêlera pas personnellement du dossier compliqué concernant les droits à l’image et les primes de match des Diables Rouges. Les primes élevées ont mis la fédération dans une situation financière difficile et la fédération veut réduire drastiquement les primes. “Notre commission technique dirigée par Mehdi Bayat et Bart Verhaeghe ont la situation sous contrôle et vont continuer à mener les discussions”, avoue Linard.