Le Salvador interdit les mines de métaux, première mondiale

Le Salvador est devenu officiellement jeudi le premier pays au monde à interdire les mines de métaux sur son territoire, estimant qu’il s’agit d’une activité nuisible pour l’environnement et la santé publique. “Aucune institution, norme, acte administratif ou résolution ne pourra autoriser la prospection, l’exploration, l’extraction ou le traitement de produits miniers métalliques au Salvador”, selon cette loi votée le 29 mars, par l’ensemble des partis au parlement, et publiée jeudi au Journal officiel.
Ce texte fait du petit pays d’Amérique centrale un pionner dans la lutte contre l’activité minière et ses effets néfastes sur l’environnement et la population. Le Salvador “a fait quelque chose d’historique”, avait alors salué l’ONG MiningWatch Canada.
“C’est une loi innovante mais surtout nécessaire face à une industrie qui n’apporte aucun bénéfice aux communautés mais plutôt une grave pollution aux sources d’eau, à l’environnement. Il faut célébrer cette loi”, a réagi auprès de l’AFP le président de l’Unité écologique salvadorienne (UNES), Mauricio Sermeño.
En octobre 2016, le Salvador avait remporté un arbitrage face à Pacific Rim Cayman, filiale d’OceanaGold, qui réclamait au pays d’Amérique centrale 250 millions de dollars pour lui avoir refusé un permis d’exploitation pour raisons environnementales.
Au Guatemala voisin, les communautés rurales se battent contre les projets miniers des groupes canadien Goldcorp et américains Tahoe Resources et Kappes, Cassidy & Associates (KCA).
Le Nicaragua a lui rejeté des projets d’exploitation minière du Canadien B2 Gold.
Les pays d’Amérique centrale sont parmi les plus pauvres du continent américain, mais l’activité minière sur leur territoire ne leur apporte qu’une “très faible” contribution en termes de PIB et d’emplois, selon une étude récente menée par plusieurs ONG.