Le responsable de l'attentat suicide à Ansbach a été "directement influencé" par une autre personne

Le Syrien qui s’est fait exploser dimanche soir près d’un festival de musique à Ansbach en Allemagne au nom du groupe Etat islamique (EI) a été “directement influencé” par une autre personne, ont indiqué mercredi les autorités locales. “Il y a eu visiblement un contact direct avec quelqu’un, qui a eu une influence déterminante sur la réalisation de cet attentat”, a déclaré le ministre de l’Intérieur bavarois, Joachim Herrmann. L’exploitation de son téléphone portable, dans lequel a été retrouvée une vidéo le montrant prêtant allégeance à l’EI, a permis d’établir qu’il a eu une “discussion intense” avec une personne indéterminée, qui s’est achevée “directement avant l’attentat”, a poursuivi M. Herrmann, en marge d’une réunion du gouvernement bavarois à Gmund am Tegernsee.

Il n’a en revanche pas précisé si ce contact avait eu lieu avec un membre de l’EI, ni combien de temps il avait duré. L’administration allemande a confirmé par ailleurs l’existence d’une expertise psychologique dans laquelle le jeune homme fait part de son désir de “suicide spectaculaire”, notamment après la mort de sa femme et de leur fils de six mois. Ce rapport a été révélé par le quotidien Bild. Résidant dans un foyer à Ansbach, il avait tenté par deux fois dans le passé de mettre fin à ses jours, et séjourné dans une clinique psychiatrique. Selon ce rapport, le Syrien avait “un esprit extrême”, et n’avait plus rien à perdre après la mort de sa famille.

L’engin qu’il a fait explosé dimanche soir devant un café-restaurant d’Ansbach avait été rempli de pièces métalliques, selon la police. “Au vu des témoignages et aussi de la conversation la question se pose de savoir s’il a voulu déclencher la bombe à ce moment-là”, a souligné Joachim Herrmann, évoquant une possible erreur du Syrien, unique victime d’un attentat qui a fait 15 blessés, dont quatre dans un état grave.

Juste avant de se faire sauter, il avait tenté de rentrer dans un festival de musique où étaient présentes 2.500 personnes. S’il avait réussi à y pénétrer, le bilan aurait été à coup sûr beaucoup plus lourd. L’auteur de l’attaque, débouté de sa demande d’asile il y a un an, était originaire d’Alep et portait des blessures de guerre. Les enquêteurs cherchent à déterminer s’il avait un passé militaire.