Le procès du chef militaire du Hezbollah se poursuit malgré l'annonce de sa mort

Le Tribunal spécial sur le Liban (TSL) a décidé de poursuivre le procès du chef militaire du Hezbollah Mustafa Badreddine, accusé du meurtre de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, “dans l’attente de plus amples informations de la part des autorités libanaises concernant” sa mort annoncée mi-mai. “Les juges estiment les éléments dont ils disposent insuffisants pour conclure que M. Badreddine est bel et bien mort”, a déclaré dans un communiqué mercredi soir la chambre composée de trois juges, dont la décision a été rendue “à la majorité, avec une opinion dissidente”.
Mustafa Badreddine a péri voici quinze jours dans une attaque près de l’aéroport de Damas, dans des circonstances mystérieuses, dont les responsables sont des islamistes extrémistes, selon le mouvement chiite.
Le puissant mouvement armé chiite a annoncé son décès sans préciser la nature ou la date de cette attaque présentée comme “une grande explosion”.
Qualifié de “cerveau” de la planification de l’attentat contre l’ex-Premier ministre libanais tué à Beyrouth en 2005, le chef militaire est l’un des cinq accusés du procès qui s’est ouvert en janvier 2014 en leur absence devant ce tribunal créé pour juger cet assassinat.
“Des demandes d’assistance adressées par l’accusation aux autorités libanaises, et sollicitant des compléments d’informations au sujet de M. Badreddine, attendent encore une réponse”, a ajouté le TSL, qui “examinera tout élément complémentaire et réévaluera les pièces déjà présentées en temps utile”.