Le président mexicain ne veut pas dresser un mur entre lui et Trump

Le président mexicain Enrique Pena Nieto a tendu une branche d’olivier vendredi au candidat républicain à la Maison Blanche Donald Trump, qui veut notamment construire un mur à la frontière américano-mexicaine pour endiguer le flux des clandestins. Au lendemain du discours d’investiture de Donald Trump, M. Pena Nieto s’est engagé à mener “un dialogue franc et ouvert” avec le vainqueur de la présidentielle du 8 novembre, que ce soit le magnat de l’immobilier ou sa concurrente démocrate Hillary Clinton.

“A Hillary Clinton et à Donald Trump, je veux exprimer mon plus grand respect”, a dit le président mexicain lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche avec son homologue américain Barack Obama.

Une tonalité qui contraste avec ses propos en mars, lorsqu’il avait condamné la “rhétorique véhémente” de Donald Trump qui s’apparentait selon lui à celle employée par Adolf Hitler et Benito Mussolini pendant leur ascension vers le pouvoir.

Mais il s’est défendu vendredi d’avoir “jamais ostracisé” un candidat américain et affirmé que ses remarques en mars avaient été “sorties de leur contexte”.

“Le gouvernement mexicain travaillera d’une manière constructive et de bonne foi avec quiconque sera élu”, a-t-il affirmé, reconnaissant que son administration suivait l’élection présidentielle américaine avec “grand intérêt”.

Mais “nous ne nous en mêlerons pas, nous ne donnerons pas notre avis, nous ne prendrons pas position” sur un sujet qui concerne les électeurs américains.

Le ministre mexicain des Affaires étrangères a indiqué jeudi que le gouvernement de son pays comptait entrer en contact avec les équipes de campagne des deux candidats à la Maison Blanche, après la convention démocrate la semaine prochaine.

Donald Trump a hérissé les Mexicains dès le début de sa campagne en juin l’an dernier, affirmant que ceux venant aux Etats-Unis étaient des violeurs et des trafiquants de drogue. Il s’est engagé à construire un mur, qu’il veut faire payer au Mexique, pour bloquer l’immigration.

M. Pena Nieto a affirmé à plusieurs reprises, et encore au début du mois, que son gouvernement ne paierait pas cette construction.