Le Premier ministre Cambodgien n'impose plus d'être qualifié de "suprême"

L’inamovible homme fort du Cambodge Hun Sen a fait machine arrière et n’imposera plus aux médias d’utiliser un titre honorifique le qualifiant de “glorieux et suprême” pour le désigner. Une lettre du ministère de l’Information avait menacé de représailles à la mi-mai les médias qui n’utilisaient pas cette périphrase “Samdech Akka Moha Sena Padei Techo”, qui peut se traduire par “glorieux, suprême Premier ministre et puissant commandant” pour évoquer Hun Sen.

Une injonction ignorée par les médias du pays en langue anglaise et les radios indépendantes mais largement respectée par les médias en langue khmère.

“En ce qui concerne l’utilisation des titres pour les chefs de gouvernement, il n’est pas obligatoire d’écrire les titres exacts si les journalistes ne veulent pas les utiliser”, a écrit vendredi le Premier ministre sur sa page Facebook.

A l’approche des élections de 2018, le Premier ministre Hun Sen, connu pour son autoritarisme et au pouvoir depuis plus de 30 ans, tente de rajeunir et d’adoucir son image sur les réseaux sociaux.

Mais dans le même temps, l’opposition de ce pays d’Asie du Sud-Est est réprimée et les voix discordantes sont muselées.

En mars, un étudiant cambodgien a été condamné à un an et demi de prison pour avoir lancé sur Facebook un appel à une révolution contre Hun Sen.

Jeudi, l’ONG Global Witness a publié un rapport accusant Hun Sen d’avoir aussi verrouillé l’économie du pays en installant sa famille à la tête de nombreuses entreprises clés du pays.