Le parlement wallon demande la suppression de l'usage du glyphosate

Le parlement wallon a approuvé mercredi une proposition de résolution PS, cdH et Ecolo demandant que le gouvernement régional définisse une stratégie claire et rapide amenant à la suppression de l’utilisation de ce pesticide en Wallonie. Une concertation Fédéral-Régions est programmée jeudi, avant un nouveau vote à l’Europe vendredi. Le ministre wallon de l’Environnement Carlo Di Antonio avait déjà à plusieurs reprises évoqué les mesures qu’il envisage pour décourager l’usage du glyphosate, toujours très utilisé dans l’agriculture, mais aussi par les particuliers (trottoirs, potagers).

La résolution réclame une interdiction immédiate d’utilisation pour les particuliers et les pouvoirs publics, ainsi qu’un accompagnement pour un abandon progressif par les agriculteurs.

A ce propos, Christie Morreale (PS) a dit attendre avec intérêt l’avis du Conseil d’État sur une ordonnance de la Région bruxelloise visant à interdire l’utilisation de cette substance, dont le caractère cancérigène divise la science. François Desquesnes (cdH) s’est quant à lui montré soucieux d’accompagner les agriculteurs dans le changement.

Le MR s’est abstenu. Il s’est dit favorable à une réduction progressive des pesticides, mais pas à une mesure drastique et immédiate, a relevé Patrick Lecerf.

Au niveau européen, la Belgique, via le ministre fédéral de l’Agriculture Willy Borsus (MR), se montre toujours favorable au renouvellement de l’autorisation du glyphosate. Une réunion de concertation avec les Régions est programmée ce jeudi, mais le ministre Di Antonio s’est montré peu optimiste sur un revirement fédéral.

Pourtant, le camp des pays qui voteront contre, ce vendredi, dans un comité d’appel entre les représentants des États membres et la Commission européenne, ne cesse de s’accroître, la France l’ayant rejoint dernièrement.

L’autorisation de cette substance active contenue dans les pesticides les plus utilisés en Europe (comme le RoundUp de Monsanto mais aussi des produits concurrents de Bayer, Syngenta, BASF ou Dow Agrosciences) arrive à expiration à la fin du mois de juin.

La question de son renouvellement fait l’objet depuis plusieurs mois de débats infructueux entre les représentants des États membres et la Commission européenne. Mais même en l’absence d’accord, la Commission pourrait prolonger l’autorisation pour 12 ou 18 mois.

Christie Morreale et Matthieu Daele (Ecolo) ont reconnu que le débat sur le glyphosate n’était pas la panacée, l’enjeu essentiel portant sur la suppression des pesticides néonicotinoïdes, dits “tueurs d’abeilles”.

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22 juin 2016 - 20h05