Le Parlement vénézuélien se prononce pour l'amnistie des prisonniers politiques

Le Parlement vénézuélien, contrôlé par l’opposition, a voté mardi en faveur d’une loi d’amnistie des prisonniers politiques que le gouvernement du président Maduro a promis de bloquer. Au milieu des applaudissements et des cris de “Liberté !” émanant des proches des prisonniers, le président du Parlement vénézuélien, Henry Ramos Allup, a annoncé l’adoption à la majorité de la proposition de loi, après plus de quatre heures de débat houleux.
Le texte vise à amnistier les 75 prisonniers politiques que recense l’opposition dans le pays, ainsi que ceux qui se sont exilés pour manifester leur désaccord avec le chavisme (du nom du défunt président Hugo Chavez) au pouvoir.
Le gouvernement nie que ces 75 personnes soient des prisonniers politiques, les qualifiant d'”assassins” et les accusant de vouloir fomenter un coup d’Etat.
Cette amnistie constitue une des priorités du Parlement, désormais contrôlé par l’opposition après sa victoire historique aux élections législatives du 6 décembre, mais le gouvernement de Nicolas Maduro s’y oppose catégoriquement, laissant augurer un blocage institutionnel autour du texte.
Lors des débats, le numéro deux du régime chaviste et ancien président du Parlement, Diosdado Cabello, a prévenu l’opposition : “Ici vous pouvez faire ce que vous voulez, mais cette loi d’impunité ne sera pas exécutée. Il n’y aura pas de liberté pour les assassins.”
Un deuxième débat doit se tenir dans les prochains jours. Pour entrer en vigueur, la loi doit être promulguée par le président Nicolas Maduro qui s’y refuse.