Le Parlement irlandais rejette le projet de loi sur l'avortement

Le Parlement irlandais a rejeté sans surprise jeudi le projet de loi pour légaliser l’avortement en cas de malformation grave du foetus, se conformant ainsi à la ligne du Premier ministre Enda Kenny, résolument opposé à une réforme. Actuellement, l’avortement n’est permis dans la catholique Irlande que si la vie de la mère est en danger. Il est en revanche interdit en cas de viol, de malformation du foetus ou de risques pour la santé de la mère, le 8e amendement de la Constitution irlandaise donnant des droits égaux au foetus et à la mère.

Trois ministres du gouvernement de coalition de Enda Kenny ont décidé d’aller à l’encontre de la consigne du Premier ministre et chef du parti de centre droit Fine Gael, qui avait appelé à rejeter le texte.

Mais cela n’a pas suffi à faire pencher la balance, les députés se prononçant massivement contre le projet de loi, par 95 voix contre 45.

Ce coup d’arrêt ne marque cependant pas la fin des espoirs des pro-avortement.

Le Parlement doit en effet débattre prochainement d’un autre projet de loi sur la tenue d’un référendum sur la question, face à la pression de l’opinion publique qui réclame un changement de la législation sur l’avortement.

Début juin, le comité des droits de l’Homme de l’ONU, dans une décision sans précédent, avait demandé à l’Irlande de modifier sa loi sur l’avortement en estimant qu’elle soumettait les femmes à un “traitement cruel, inhumain et dégradant”.