Le nombre de dossiers ouverts par Unia en hausse "significative" en 2016

Les premiers chiffres du centre interfédéral pour l’égalité des chances, Unia, pour l’année 2016 sont marqués par une hausse généralisée de 20% du nombre de dossiers ouverts pour des faits présumés de discrimination, de discours ou de délits de haine, ressort-il des résultats rendus publics mardi. Cette augmentation n’a jamais été aussi forte, selon Unia. Le centre note, en particulier, une hausse sensible des discriminations présumées dans l’emploi et l’enseignement. La hausse est “significative et n’a jamais été aussi forte”, pointe le centre. “Cela donne des indications sur la réalité de la discrimination dans notre société”, note encore Unia qui rappelle qu’il s’agit là des premiers chiffres pour 2016. Les résultats définitifs seront communiqués au mois de juin.
Cette tendance touche tous les domaines, mais les premières analyses d’Unia livrent toutefois une hausse sensible des discriminations présumées dans l’emploi et l’enseignement, en particulier. L’emploi connaît une augmentation de 47% par rapport à 2015 et l’enseignement de 25%.
Les dossiers de discrimination fondée sur l’âge enregistrent la plus forte augmentation au niveau de l’emploi: ainsi 106 nouveaux dossiers ont été ouverts en 2016, soit une croissance de 126% par rapport à 2015. “Ce type de discrimination reste sous-estimé. Et pourtant, avec le vieillissement de la population et l’allongement des temps de carrière, c’est un phénomène auquel il va falloir s’attaquer structurellement”, réagit Unia.
Une autre discrimination en hausse dans le domaine de l’emploi est la discrimination en raison de l’état de santé des salariés, avec 50 dossiers ouverts, soit 60% de plus qu’en 2015.
Sans oublier les dossiers ouverts sur base de critères raciaux ou de conviction religieuse, qui ont augmenté respectivement de 14 et 91%.
Au niveau de l’enseignement, le critère du handicap représente 60% des nouveaux dossiers ouverts en 2016. La hausse des dossiers ouverts au motif de handicap est de 40% entre 2016 et 2015, une tendance continue depuis 2012. Unia l’explique notamment par la prise de conscience des parents et des acteurs de terrain du concept d’enseignement inclusif, “tel que prôné par la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées”, mais aussi par une meilleure connaissance des droits des élèves en situation de handicap.
Après le critère du handicap, viennent ensuite les dossiers pour racisme et conviction religieuse. “Deux critères qui restent stables”, selon Unia.
Cette tendance à la hausse est multifactorielle, selon le centre. “D’un côté, cela peut être interprété comme l’effet d’une plus grande visibilité à la suite du changement de nom du centre en 2016. Nous avons multiplié les campagnes et notre visibilité a augmenté dans les médias. Ces facteurs ont amené les gens à savoir à qui s’adresser et que faire en cas de discrimination”, indique Unia. “Mais il ne faut pas pour autant minimiser la hausse des dossiers ouverts, surtout dans les domaines de l’emploi et de l’enseignement. Cette hausse révèle quelque chose sur l’état de notre société”, conclut le centre.