Le mouvement vers la sortie du carbone aux Etats-Unis est "inéluctable"

Le mouvement vers une économie peu gourmande en hydrocarbures, sobre en gaz à effet de serre (GES), est “inéluctable” aux Etats-Unis, quelles que soient les orientations prises par le futur président Donald Trump, a estimé vendredi à Ottawa le vice-président Joe Biden. “Malgré l’incertitude entretenue par les choix politiques à court terme du prochain président, je suis absolument convaincu que les Etats-Unis vont continuer à progresser vers un avenir à faible teneur en carbone”, a déclaré M. Biden, aux côtés du Premier ministre canadien Justin Trudeau.
La transition énergétique “est inéluctable” car “les prochaines années seront critiques” pour limiter les effets du réchauffement climatique, a-t-il remarqué, entouré des dirigeants des 13 provinces et territoires canadiens.
Illustration des défis à venir, M. Trump a nommé jeudi Scott Pruitt à la tête de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), un climato-sceptique qui a passé l’essentiel de sa carrière comme ministre de la Justice de l’Oklahoma à se battre contre l’agence à la tête de laquelle il vient d’être nommé.
“Peu importe que la prochaine administration soit aussi offensive”, ou pas, que ne l’a été le gouvernement de Barack Obama contre le réchauffement: “il n’y a aucun moyen de revenir en arrière. Je ne dis pas que (M. Trump) a en l’intention, mais il est impossible d’arrêter la vague qui a commencé à déferler”, a jugé le vice-président américain.
En campagne électorale, M. Trump avait répété vouloir retirer les Etats-Unis, deuxième émetteur mondial de GES après la Chine, de l’accord de Paris sur le climat.
Cet accord “constitue un engagement de tous les gouvernements de la planète et il reconnaît la responsabilité que nous portons tous pour combattre les émissions”, a souligné M. Biden. Sans parler pour le prochain gouvernement, il a toutefois estimé que “la réalité nous rattrape toujours”.
Sous la direction de Barack Obama et de Joe Biden, les Etats-Unis ont adopté plusieurs lois environnementales décriées par les républicains. Mais le développement rapide de l’industrie du pétrole et de gaz de schistes s’est poursuivi. Les émissions américaines de GES ont ainsi cru de 4,5% entre 2009 et 2014.