Le KCE recommande un système de financement qui favorise la chirurgie de jour

Le recours à la chirurgie de jour n’est pas favorisé par le mode de financement actuellement d’application, estime vendredi dans un communiqué le Centre fédéral d’expertise pour les soins de santé (KCE), qui recommande dès lors l’adoption d’un système unique et transparent qui encourage les hospitalisations de jour. La chirurgie de jour signifie qu’un patient quitte l’hôpital le jour-même où il a subi une intervention chirurgicale. Le recours à ce type de chirurgie est déjà fréquent pour certaines opérations mais une large marge de progression reste possible pour d’autres, selon le KCE.
Ainsi, par exemple, “96% des opérations de la cataracte se font en hôpital de jour, chez nous comme dans les autres pays européens. Mais pour les ablations de la vésicule biliaire, nous ne pratiquons que 6% d’interventions en chirurgie de jour, contre plus de la moitié des cas au Danemark”, souligne le KCE.
Des différences importantes sont également enregistrées entre hôpitaux. “Malgré notre moyenne élevée d’opérations de la cataracte réalisées en chirurgie de jour, il y a encore des hôpitaux en Belgique qui restent sous la barre des 90%. Un seul hôpital garde même presque 50% de ses patients au minimum une nuit après cette opération”, explique Roos Leroy, chercheuse au KCE. Des cas semblables sont également constatés pour les ablations des amygdales et des végétations, les lithotripsies (fragmentation des calculs rénaux par ondes de choc) ou encore les opérations du canal carpien.
D’après plusieurs chirurgiens et anesthésistes consultés dans le cadre de l’étude, “ces différences entre hôpitaux peuvent notamment être attribuées à ‘la force de l’habitude’. Ce qui, pour tel médecin, constitue la principale motivation à hospitaliser un patient une nuit (par exemple, l’administration intraveineuse d’antibiotiques, la pose d’un drain pendant 24h00), ne l’est à l’évidence pas pour tel autre”, ajoute Roos Leroy.
Par ailleurs, le KCE estime que le système actuel de financement de la chirurgie de jour, complexe et incohérent, reste de loin le principal obstacle à son expansion parce qu’il pénalise souvent les hôpitaux sur le plan financier. Concrètement, les rémunérations reçues par les hôpitaux varient fortement en fonction de listes d’interventions, que le KCE juge obsolètes. C’est pourquoi, il réclame la mise en place d’un mode de financement unique et transparent, basé sur une nouvelle liste globale des interventions.

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31 mars 2017 - 00h40