Le gouverneur de la BNB rassure le gouvernement mais met en garde contre l'inflation

Le gouverneur de la Banque Nationale de Belgique (BNB), Jan Smets, s’est montré rassurant samedi devant le gouvernement réuni à Val-Duchesse. Les marchés financiers ont correctement absorbé le premier choc du Brexit, les prévisions de croissance restent “plausibles” mais il faudra prendre garde à l’inflation. “Les prévisions de la Banque nationale restent plausibles. Il n’y a certainement aucune raison de paniquer, l’économie ne s’écroule pas”, a-t-il expliqué après son entrevue.
La BNB prévoit pour cette année une croissance d’1,3% et de respectivement 1,5% et 1,6% les deux années qui viennent. Entre 2016 et 2018, quelque 140.000 emplois supplémentaires devraient être créés.
Si le Brexit n’a pas d’effet notable à court terme, il conviendra d’être attentif à moyen terme aux résultats des négociations qui s’engageront avec la Grande Bretagne, à la relation commerciale qui s’établira avec les Britanniques et aux conséquences éventuellement d’un ralentissement de la croissance outre-Manche.
En matière de compétitivité, M. Smets a adressé un avertissement au gouvernement. Le “tax shift” et d’autres mesures prises ont incontestablement un effet sur la position concurrentielle de la Belgique mais ont aussi stimulé l’inflation de manière plus aigue que dans les pays voisins. Si le phénomène demeure temporaire, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. “Mais il faut quand même prendre garde à ce que cette inflation plus importante ne persiste pas”, a expliqué le gouvereur. L’Observatoire des prix tiendra la situation à l’oeil.
M. Smets a également appelé le gouvernement à ne pas se concentrer uniquement sur les coûts du travail. Les réglementations, l’entrepreneuriat, la recherche et le développement sont également des facteurs dont il faut tenir compte, de même que les réformes du marché du travail, la formation et l’activation.
Le gouverneur de la BNB n’a pas voulu se prononcer sur les travaux budgétaires qui attendent le gouvernement à la rentrée. Il voit toutefois d’un bon oeil une stimulation des investissements dans les infrastructures. “L’ensemble de la zone euro fait face à un déficit d’investissement. S’y attaquer est une intention louable mais en respectant les objectifs budgétaires”.