Le géant Universal met la main sur la précieuse réserve d'inédits de Prince

Les héritiers du chanteur Prince, qui a longtemps croisé le fer avec les patrons de l’industrie musicale, ont conclu un accord avec Universal Music pour publier la quasi-totalité du vaste catalogue princier, a annoncé jeudi le numéro un mondial des maisons de disques. En vertu de cet accord, dont le montant n’a pas été divulgué et qui prend effet immédiatement, Universal décroche également les droits sur le contenu des légendaires chambres fortes du chanteur, mort le 21 avril dernier à 57 ans d’une overdose accidentelle d’antalgiques.
Elles sont censées contenir des trésors jamais publiés, créés par Prince notamment dans son studio installé sur sa propriété de Paisley Park, dans le Minnesota (nord). Connu pour son intense créativité pendant ses 40 ans de carrière, il était allé jusqu’à donner des bipeurs à ses musiciens et à organiser une rotation de ses ingénieurs pour pouvoir enregistrer n’importe quand.
Universal prend également le contrôle des 25 albums que le Kid de Minneapolis a publiés sous son propre label, NPG Records, à partir des années 1990, après un litige avec sa maison de disques de l’époque Warner Brothers. Il avait à l’époque inscrit “esclave” sur sa joue et abandonné son nom de scène pour un cryptogramme imprononçable baptisé “Love symbol”.
Le numéro un mondial a indiqué, sans autre détail, qu’il allait également obtenir les droits aux Etats-Unis de “certains albums célèbres de Prince entre 1979 et 1995”, la période dorée du chanteur avec “Purple Rain” entre autres.
Ce volet de l’accord porterait un coup important à Warner, qui s’était réconcilié avec Prince en 2014 et qui avait déjà annoncé la réédition de “Purple Rain”, accompagné de l’équivalent d’un second album de chansons inédites.
Universal avait conclu en novembre un accord sur les droits de toutes les compositions de Prince. Mais il ne concernait pas les enregistrements qui, dans l’industrie du disque, sont traités de manière séparée.
Par ailleurs, le catalogue du chanteur –l’un des critiques les plus acerbes des sites d’écoute de musique en streaming–, est toujours convoité par ces acteurs en plein essor.
Il avait autorisé Tidal, du rappeur Jay Z, à diffuser ses deux derniers albums. Des indices laissent penser que la concurrence pourrait bientôt avoir accès à son catalogue: le numéro un mondial Spotify a teinté sa signalétique de pourpre –couleur emblématique du chanteur– en amont de la cérémonie des Grammy Awards dimanche, lors de laquelle un hommage à Prince est prévu.