Le festival international de BD d'Angoulême accusé de sexisme

Le Festival international de la bande dessinée (FIBD) d’Angoulême en France, prévu du 28 au 31 janvier, est accusé de sexisme par des dessinatrices car aucune femme n’a été retenue parmi les trente auteurs en lice pour le Grand Prix du Festival. Un appel au boycott du Festival a été lancé par un collectif d’auteures et le mot-clé #WomenDoBD a fait son apparition sur Twitter pour vanter la qualité du travail des femmes en bande dessinée. Trois des auteurs nominés, les Français Riad Sattouf et Joann Sfar, et l’Américain Daniel Clowes ont demandé par solidarité avec leurs collègues féminines que leur nom soit retiré de la liste.

Riad Sattouf a écrit sur son compte Facebook: “Bonjour! J’ai découvert que j’étais dans la liste des nominés au grand prix du festival d’Angoulême de cette année. Cela m’a fait très plaisir! Mais, il se trouve que cette liste ne comprend que des hommes. Cela me gêne, car il y a beaucoup de grandes artistes qui mériteraient d’y être”, écrit-il.

Il a demandé “à être retiré de cette liste, en espérant toutefois pouvoir la réintégrer le jour où elle sera plus paritaire”. Sur le blog www.bdegalite.org, tenu par le “Collectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme” qui rassemble environ 200 auteures, un billet intitulé “FIBD: Femmes interdites de BD” affirme: “nous nous élevons contre cette discrimination évidente, cette négation totale de notre représentativité dans un médium qui compte de plus en plus de femmes”.

La ministre française de la Culture, Fleur Pellerin, a jugé “assez anormal” qu’aucune femme ne figure dans la sélection du grand prix d’Angoulême. Une seule femme, Florence Cestac, a été distinguée par le grand prix du FIBD, il y a 16 ans. Selon l’Association des critiques et journalistes de BD (ACBD), les femmes représentent 12,4% des professionnels dans le monde francophone de la BD.