Le CHU Saint-Pierre Bruxelles va tester une stratégie visant à mettre le VIH en rémission

Le CHU Saint-Pierre à Bruxelles, centre de référence pour le sida, et le service de virologie moléculaire de l’ULB lanceront au printemps prochain une étude pilote inédite visant à évaluer la faisabilité d’une stratégie de rémission de l’infection au VIH. Une telle rémission permettrait à un séropositif de contrôler à long terme avec sa propre immunité, sans traitement antiviral, l’infection par le VIH. Ce qui constituerait une avancée majeure dans la lutte contre le virus du sida. “Les traitements actuels permettent de diminuer considérablement le taux de VIH dans le sang mais ils doivent être respectés à vie et en continu”, explique le professeur Stéphane De Wit, chef du service des maladies infectieuses du CHU Saint-Pierre. En cas d’arrêt de la multithérapie, on constate un rebond de la virémie (présence de virus dans le sang).

Les chercheurs ont pu démontrer que cette reprise est due à la réactivation -à cause de l’absence de traitement- de cellules appelées réservoirs, lesquelles sont infectées par le VIH sous forme latente. “Ces réservoirs constituent donc un obstacle majeur à l’éradication du VIH”, affirme le professeur Carine Van Lint, cheffe du service de virologie moléculaire de l’ULB.

La stratégie qui sera mise en oeuvre d’ici quelques mois visera dans un premier temps à forcer le virus à sortir de l’état latent dans lequel il se trouve au sein des réservoirs. Une fois réactivées, les cellules réservoirs seront alors exposées aux défenses immunitaires du patient et à la multithérapie. L’espoir étant de réduire suffisamment la taille des réservoirs pour permettre au patient de contrôler son infection même en situation d’interruption thérapeutique.

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29 novembre 2016 - 15h25