Le Canada maintiendra un bataillon en Lettonie tant que Moscou sera "faiseur de troubles"

Le Canada a promis lundi de maintenir un bataillon qu’il doit prochainement déployer en Lettonie “aussi longtemps” que la Russie se comportera en “faiseur de troubles” dans la région. La promesse d’Ottawa s’inscrit dans le déploiement par l’Otan de quatre bataillons multinationaux de quelque 1.000 hommes chacun en Pologne et dans les pays baltes, commandés par les Etats-Unis, le Canada, l’Allemagne et la Grande-Bretagne, une décision destinée à stopper “l’aventurisme” russe dans les anciennes républiques baltes de l’URSS.
L’alliance en a fait l’annonce officielle lors du sommet tenu à Varsovie vendredi et samedi dernier en présence des délégations de 61 pays, membres et partenaires de l’Otan.
Ce déploiement s’inscrit dans le plus grand renforcement de l’alliance sur son flanc oriental depuis la fin de la Guerre froide.
“Tant que la Russie se comportera comme un faiseur de trouble dans la région, nous devons rester forts et unis et le Canada fera sa part”, a déclaré lundi le ministre canadien des Affaires étrangères, Stéphane Dion, à l’issue d’un entretien avec son homologue letton Edgars Rinkevics à Riga.
Le Kremlin a augmenté sa présence dans la région de la Baltique et ses avions violent régulièrement l’espace aérien des pays baltes, notamment de l’Estonie.
Les troupes canadiennes resteront “tant que cela sera nécessaire” tout en engageant “des efforts pour un dialogue avec la Russie afin de la convaincre de changer son comportement”, a ajouté M. Dion, à la veille d’une rencontre entre l’Otan et la Russie prévue mercredi à Bruxelles au niveau des ambassadeurs.
Le Canada a annoncé qu’il dirigerait une force multinationale en Lettonie à partir du début 2017 où il va envoyer 450 de ses soldats.
La Grande-Bretagne dirigera une force multinationale en Estonie et l’Allemagne en Lituanie, tandis que les Etats-Unis feront un effort similaire en Pologne.
Depuis l’annexion de la Crimée en mars 2014 par la Russie et le début du conflit dans l’est de l’Ukraine, les pays baltes, indépendants depuis l’explosion de l’Union soviétique en 1991, et désormais membres de l’Otan, s’inquiètent du risque d’une agression similaire à celle subie par l’Ukraine.

Partager l'article

11 juillet 2016 - 20h50