L'auteur japonais de bande dessinée Jirô Taniguchi s'est éteint à l'âge de 69 ans

Jirô Taniguchi, un des maîtres de la bande dessinée japonaise, auteur notamment de “Quartier lointain”, est mort samedi à Tokyo à l’âge de 69 ans, a annoncé Casterman, son éditeur en France. Révélé à la fin des années 1980 avec “Au temps de Botchan” puis, une dizaine d’années plus tard, avec “Le Gourmet Solitaire”, Jirô Taniguchi suivait des soins médicaux difficiles ces dernières semaines, selon son entourage.
Rendu célèbre pour d’autres oeuvres comme “L’Homme qui marche”, ce maître du manga promenait le lecteur dans l’intimité des quartiers japonais et dans des histoires humaines et apaisantes, non sans rappeler le cinéma de son compatriote Yasujiro Ozu.
Celui dont les influences graphiques étaient plutôt européennes, en la personne par exemple de Jean Giraud (Moebius) avec lequel il publia “Icare”, a séduit de nombreux lecteurs dans le monde.
En 2015, le festival international de la bande dessinées d’Angoulême, dans le sud-ouest de la France, lui avait rendu hommage avec une large rétrospective. A ce moment-là, l’ensemble de ses titres publiés en français par Casterman s’étaient vendus à plus d’un million d’exemplaires, selon cette maison d’édition.
Douze ans auparavant, Jirô Taniguchi s’était vu décerner le prix du meilleur scénario à Angoulême, pour le premier tome de “Quartier lointain”.
Couronné de nombreux prix, véritable passeur entre le manga et la bande dessinée occidentale, il a bâti une oeuvre foisonnante et humaniste dont la variété de tons et de genres est exceptionnelle.
Né en août 1947 à Tottori, au Japon, dans une famille très modeste, Jiro Taniguchi avait débuté dans la BD en 1970 avec “Un été desséché”.
Très marqué par le tsunami meurtrier et l’accident nucléaire de Fukushima survenus en 2011, il avait confié à l’AFP, dans un petit atelier de Tokyo au milieu d’un monceau de livres, avoir failli renoncer à son métier, ne voyant plus, au milieu d’un tel désastre, quelle pouvait être l’utilité de son travail.
“Ce sont les lecteurs, des Français notamment, qui m’ont incité à continuer”, assurait-il alors.