L'armée américaine est dans un état médiocre, selon ses chefs

Des chefs militaires américains ont décrit mardi devant le Congrès une armée américaine dans un état médiocre, affaiblie par des années de ressources budgétaires insuffisantes et plus de deux décennies de conflits. Ces responsables ont déjà convaincu le président américain Donald Trump, qui a promis de “reconstruire” l’armée en augmentant ses moyens, après les années Barack Obama de baisse de dépenses militaires.
Mais ils doivent également convaincre le Congrès, qui tient in fine les cordons de la bourse.
Le général Stephen Wilson, le numéro 2 de l’US Air Force, a décrit l’aviation américaine et ses 311.000 militaires comme “la plus petite, la plus ancienne et la moins opérationnelle de notre histoire”, en allusion aux effectifs, à l’âge moyen des équipements et au taux de disponibilité des appareils.
Les pilotes de combat américains “font en moyenne 10 sorties et 14 heures de vol par mois et c’est trop peu”, a-t-il dit à la commission des forces armées de la chambre des représentants.
“Nos avions de combat Hornet étaient prévus initialement pour voler 6.000 heures et nous sommes en train de les pousser vers les 8-9.000 heures”, a affirmé de son côté l’amiral Bill Moran, le numéro 2 de la marine.
“Dans une journée typique de la marine, autour de 25 à 30% de nos avions sont en révision ou en maintenance”, a-t-il déploré. “Nous avons un retard de plus de 9 milliards de dollars de dépense d’entretien de nos infrastructures”, a expliqué de son côté le général Glenn Walters, le numéro 2 des Marines.
Les militaires américains ne font pas que réclamer des fonds supplémentaires, ils savent aussi où économiser. L’armée de terre comme l’US Air Force sont partisans d’une nouvelle série de fermetures de bases jugées inutiles à travers les Etats-Unis, refusée jusqu’à présent par les parlementaires, ont-ils rappelé au Congrès.
“Nous pensons que nous avons 25% de capacités excédentaires dans nos bases”, a souligné le général Wilson. Profitant des retraits de troupes américaines d’Irak et d’Afghanistan, l’administration Obama avait réduit les dépenses.
A 3,3% du PIB, soit près de 600 milliards de dollars, celles-ci restent toutefois de loin les plus importantes du monde. Le nouveau secrétaire américain à la Défense, James Mattis, a déjà demandé à ses services de préparer un amendement au budget 2017 en cours d’exécution pour augmenter les dépenses pour la Défense.
“Vous allez avoir plein d’équipement. Croyez-moi”, a dit lundi Donald Trump aux militaires du commandement américain pour le Moyen-Orient (Centcom).