L'Albanie vote en attendant les négociations avec l'UE

L’Albanie vote dimanche, en espérant des législatives sans incident ni contestation pour convaincre l’Union européenne d’ouvrir rapidement les négociations d’adhésion. Depuis la chute du communisme dans les années 1990, ces scrutins ont en effet été marqués par les violences, les contestations, les insultes et les fraudes. Pour la première fois, la campagne a toutefois semblé apaisée cette année. La principale préoccupation des électeurs sera, selon toute attente, l’économie. Un tiers des jeunes sont au chômage. Le parti socialiste du Premier ministre Edi Rama, au pouvoir depuis 2013, semble légèrement favori devant le Parti démocratique de Lulzim Basha (droite). Selon le chef du gouvernement, les deux camps “demanderont, ensemble et après les élections, l’ouverture des négociations avec l’UE” à laquelle l’Albanie est candidate depuis 2014. “Le traitement du cancer qui a pris en otage l’Albanie a déjà commencé”, a ajouté Edi Rama. Une allusion à la réforme d’un système judiciaire profondément corrompu, qui était exigée par l’Europe et a finalement été votée par les deux grands partis albanais après des atermoiements.
Le Premier ministre, 52 ans, est accusé (sans preuves) par son rival Lulzim Basha, 43 ans, d’être en lien avec le crime organisé et d’avoir transformé le pays en “dépôt de drogue”, le cannabis restant un fléau dans le pays.
Le responsable de la droite porte un projet de “Nouvelle République”, avec “un programme centré sur l’économie (…), sur des baisses d’impôt, sur des bourses pour les jeunes et des subventions pour les agriculteurs”, souvent poussés par la misère vers la culture du cannabis.
Pour les analystes, une “grande coalition” entre deux camps qui se distinguent surtout par les inimitiés personnelles mutuelles, n’est pas à exclure.
Les bureaux de vote ouvrent à 07H00 (même heure en Belgique) et ferment à 19H00. 140 députés doivent être désignés pour quatre ans.