La zone habitable de la mer noire a diminué de près de 40% en 60 ans

La zone habitable de la mer Noire a diminué de près de 40% en 60 ans, conclut une étude menée au sein du groupe MAST (Modelling for Aquatic Systems) de l’Université de Liège publiée dans la revue spécialisée Biogeosciences. L’oxygène, indispensable à la vie sous-marine, n’est présente en quantité que dans les couches supérieures de la mer Noire, bien alimentées en eau douce en provenance de grands fleuves comme le Danube. Une frontière naturelle permanente empêche ces eaux supérieures de se mélanger avec celles des couches inférieures, bien plus salées.
Les chercheurs de l’Université de Liège emmenés par Arthur Capet et Marilaure Grégoire ont constaté qu’en 60 ans, cette frontière était remontée. En 2015, elle se trouvait à 90 mètres de profondeur, contre 140 mètres en 1955, provoquant une compression de l’espace habitable de près de 40%.
Selon cette étude, ce phénomène est directement lié au réchauffement climatique et au phénomène d’eutrophisation, un excès de phosphore et d’azote issus de l’industrie et de l’agriculture qui provoque une prolifération d’algues.
Par ailleurs, une grande concentration de sulfure d’hydrogène, un gaz hautement toxique, dort dans les couches les plus profondes de la mer Noire. La remontée de ce gaz n’est pas attestée à ce stade. Mais si la stratification de la colonne d’eau tend à se fragiliser, même localement, un déséquilibre pourrait mettre en danger la vie aquatique de la couche de surface, avertit l’étude.