La Suède va rétablir le service militaire, supprimé en 2010

La Suède a annoncé mercredi le rétablissement du service militaire à partir de 2018, sa suppression en 2010 ayant compliqué le recrutement de l’armée alors que le pays se veut mieux préparé à se défendre. Selon les conclusions d’un rapport rédigé par une ancienne députée pour le ministère de la Défense, le service militaire obligatoire serait rétabli pour tous les Suédois nés après 1999.
La mesure est assurée d’être adoptée au Parlement, faisant l’objet d’un consensus entre le gouvernement de gauche et l’opposition de centre-droit.
En 2010, le pays, qui n’a pas connu de conflit armé sur son territoire depuis plus de deux siècles, avait fait disparaître la conscription, instaurée pour la première fois en 1901 mais jugée inadaptée aux besoins d’une armée moderne.
Il a suffi de cinq ans pour constater que la carrière militaire avait très peu d’attrait pour les générations n’ayant jamais franchi la porte d’une caserne.
Quelque 4.000 jeunes Suédois devraient être appelés sous les drapeaux chaque année.
“J’espère que nous allons trouver une voie vers un mode de recrutement plus stable, robuste et fonctionnel”, a déclaré lors d’une conférence de presse le ministre de la Défense, Peter Hultqvist.
Depuis deux ans qu’il est pouvoir, son gouvernement a choisi d’augmenter les crédits aux militaires, alors que dans les deux décennies ayant suivi la fin de la Guerre froide l’armée avait été mise à la diète.
Mi-septembre, elle a fait son retour de manière permanente sur l’île de Gotland en mer Baltique, sur fond de spéculations sur la capacité du pays à défendre son territoire contre la Russie.
Le rétablissement de la conscription “est une proposition intelligente puisque nous voyons depuis un certain nombre d’années que le volontariat ne suffit pas pour fournir l’armée en soldats, à la fois en quantité et en qualité”, a commenté un chercheur de l’École des hautes études sur la défense, Johan Österberg, interrogé par l’agence de presse TT.
La Suède n’est pas membre de l’Otan, mais a souscrit au Partenariat pour la paix, programme lancé en 1994 pour développer la coopération militaire entre l’Alliance atlantique et les pays non-membres.