La seconde vie des Anglais de The Cult, en tournée en Amérique du Nord

Le groupe de rock The Cult part en tournée vendredi en Amérique du Nord, plus de trois décennies après son émergence dans un Royaume-Uni en pleine révolution musicale, ragaillardi par une nouvelle énergie créative et le rabibochage de ses membres historiques. Faisant fi des sons alternatifs de l’époque, le groupe de hard-rock s’était constitué une base de fans restés fidèles pendant toutes ces années.

Il a d’ailleurs publié en février son dixième album, “Hidden City”, teinté de rock contemporain accompagné de la caractéristique patte metal-blues du guitariste Billy Duffy.

La récente résurrection du groupe sur la scène mondiale a commencé avec la réconciliation de Duffy et Ian Astbury, le chanteur du groupe, mais aussi avec sa participation aux concerts des Guns N’Roses, tout juste reformés après vingt ans de séparation. Il fut un temps, leurs rôles étaient inversés: les Guns, peu connus, faisaient la première partie de The Cult.

Pour Billy Duffy, le succès du groupe est en partie dû au fait qu’il a ignoré l’attitude “très paternaliste et condescendante” de la presse musicale britannique tout juste transformée par l’explosion du punk de la fin des années 1970.

The Cult avait créé la sensation avec des hits comme “She Sells Sanctuary”, brouillant les frontières entre post-punk, hard-rock et gothique.

Après une longue période de tensions et même une séparation formelle du groupe dans les années 1990, Duffy a confié que la chimie était “assez bonne” avec son comparse historique.

“Certaines batailles ne valent pas la peine d’être menées et je pense qu’il y a simplement l’acceptation que les deux camps ont besoin l’un de l’autre”, a-t-il déclaré.

Il est un élément de l’époque actuelle que les deux musiciens ont en revanche du mal à accepter: les smartphones.

En 2013, le chanteur avait fait les gros titres pour s’en être pris à un spectateur qui envoyait des SMS et filmait tout au long du concert. Une scène elle-même filmée.

“Les gens sont tellement obnubilés par les téléphones aujourd’hui. +Je ne suis pas là à moins que je filme+, c’est la première pensée, de capturer sur une mauvaise vidéo dénuée de sens pour se prouver à eux-mêmes plutôt que d’être simplement présent”, a déploré le guitariste, regrettant également l’offre musicale pléthorique.

“J’aimerais qu’il soit plus facile d’être au courant des bons trucs qui existent parce que je pense qu’ils sont perdus dans un paquet de merdes”, a-t-il estimé.