La salle de presse du parlement européen porte le nom de la journaliste assassinée à Malte

La salle de presse du parlement européen à Strasbourg porte désormais le nom de Daphne Caruana Galizia, la journaliste blogueuse maltaise assassinée le 16 octobre dernier, lorsque sa voiture, piégée à l’aide d’une bombe, a explosé. “Un demi milliard d’européens ne peuvent accepter qu’une journaliste puisse être assassinée parce qu’elle enquête sur certaines affaires”, a déclaré le président du parlement européen Antonio Tajani lors d’une cérémonie inaugurale, en présence du mari et des fils de Caruana Galizia.
“A chaque fois qu’une conférence de presse aura lieu, les personnes présentes se souviendront que nous porterons haut nos normes sur le plan de la liberté de la presse”, a-t-il ajouté.
Agée de 53 ans, Daphne Caruana Galizia était connue pour son travail contre la corruption et la fraude sur l’île de Malte.
Mercredi, l’hémicycle européen se prononcera sur une proposition de résolution du Parti Populaire européen, du groupe des conservateurs et réformateurs (ECR), des Verts, des libéraux et de l’extrême gauche invitant la commission européenne à ouvrir un dialogue avec le gouvernement maltais sur le “fonctionnement de l’état de droit”. Les socialistes, au pouvoir à Malte, jugent cette réaction “très exagérée”.
“Je ne suis pas d’accord pour dire que l’état de droit s’est effondré à Malte”, a affirmé la députée slovène Tanja Fajon, avançant que la situation dans le pays n’est pas comparable aux menaces “systémiques” observées en Pologne et en Hongrie.
Le Vice-président de la commission, Frans Timmermans, a demandé aux eurodéputés de ne pas laisser la mort de la journaliste maltaise dégénérer en combat politique particratique.
M. Timmermans a indiqué ne disposer pour le moment d’aucun élément d’information factuel tedant à démontrer l’existence d’une menace systémique de l’état de droit sur l’île. Il a toutefois soutenu le plaidoyer de Louis Michel (MR), qui a enjoint Malte à adhérer au parquet européen anti-fraude, dans les starting blocs. Selon l’eurodéputé libéral belge, il faut envisager de bloquer les fonds européens à destination de pays qui refusent de prendre part au dit parquet.