La Russie lance la production de son gisement terrestre de pétrole le plus septentrional

La Russie a lancé mercredi l’exploitation de son gisement terrestre de pétrole le plus septentrional, dans l’Arctique, dans des conditions climatiques et géologiques extrêmes qui ont nécessité l’utilisation de techniques de forage innovantes. Le gisement Vostotchno-Messoïakhskoié renferme des réserves estimées à 340 millions de tonnes de pétrole et condensats et 113 milliards de m3 de gaz. Situé sur la presqu’île Guydanski, dans la région Yamalo-Nenets, à 150 kilomètres de toute localité, il a nécessité la construction d’un oléoduc de 98 kilomètres pour être relié au réseau existant.

“C’est le plus septentrional des gros gisements de Russie situés sur les terres, et c’est bien sûr le résultat d’un important, pour ne pas dire énorme, travail”, a souligné le président Vladimir Poutine lors d’une cérémonie par vidéoconférence retransmise à la télévision. “Le pétrole ira sur le marché intérieur et les marchés mondiaux, (…) et apportera sa contribution à la stabilité du marché énergétique mondial”, a-t-il ajouté. Le projet est détenu à parité par les deux géants publics des hydrocarbures, Gazprom (qui a le rôle d’opérateur) et Rosneft.

Le pic de production est attendu à 5,6 millions de tonnes par an en 2020, qui viendront s’ajouter à une offre à des niveaux record en Russie ces derniers mois mais qui pourrait décliner à moyen terme selon les experts. En raison des conditions exceptionnelles, les deux entreprises ont employé des techniques innovantes de forage avec une pression variant selon les couches et des puits à l’horizontale se subdivisant en forme d'”arêtes de poisson”.

L’oléoduc est par ailleurs protégé par une isolation thermique spéciale. Rosneft et Gazprom ont mis en avant les “technologies spéciales visant à minimiser l’influence sur l’environnement”, notamment sur les terres gelées du permafrost ou le lit des rivières ainsi que pour permettre le déplacement des animaux.