"La protection des délégués des travailleurs ne peut être remise en cause"

“Il n’est pas question de revenir sur la protection des délégués (du personnel)”, a réagi vendredi par communiqué le syndicat libéral (CGSLB) à la suite des propos tenus dans Le Soir par la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) sur les travailleurs protégés. Pour Marc Goblet (FGTB), “on ne peut accepter en aucune manière la moindre remise en cause de la protection des délégués”. Marie-Hélène Ska (CSC) regrette quant à elle les abus de langage de la FEB: “Quand les entreprises fraudent et éludent l’impôt à l’étranger, on ne l’entend pas demander de changer le code fiscal.” “Les délégués des travailleurs doivent bénéficier d’une protection contre le licenciement arbitraire. La législation actuelle autorise déjà le licenciement pour motif grave et pour motif économique préalablement reconnu par la commission paritaire. Il n’est donc nul besoin d’aggraver encore le déséquilibre de pouvoir entre l’employeur et le délégué en instaurant un licenciement pour dysfonctionnement comme le propose la FEB”, indique la CGSLB.

Pour le secrétaire général de la FGTB, la sortie de Bart Buysse (directeur général de la FEB) n’est pas anodine alors qu’on est à l’avant-veille du 1er mai, fête du travail: “Je pense que la FEB, monsieur Buysse en l’occurrence, ferait bien de descendre de sa tour d’ivoire et d’aller voir la situation dans les entreprises”, a déclaré Marc Goblet à l’agence Belga. Ce dernier précise que sur la durée d’un mandat (4 ans), seuls 400 cas sur 50.000 candidats posent problème, “ce qui ne représente même pas un pour cent”. “La plupart des cas problématiques sont réglés par la concertation et il n’y pas besoin d’avoir recours aux tribunaux”, souligne-t-il.

La CSC constate par ailleurs que 70% des personnes salariées n’ont pas le droit d’élire leurs représentants car ils travaillent dans des PME (occupant moins de 100 travailleurs et n’ayant donc pas de représentants du personnel, ndlr). “Nous demandons dès lors d’étendre la représentation sociale des travailleurs et la démocratie sociale plutôt que de la restreindre”, conclut Marie-Hélène Ska.