La photo d'un chanteur tunisien avec un militaire israélien crée la controverse

Une star de la chanson tunisienne, Saber Rebaï, qui doit donner cette semaine un concert en Cisjordanie occupée, a dû s’expliquer après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une photo de lui en compagnie d’un soldat israélien. Cible de multiples critiques, le chanteur a affirmé pour sa défense qu’il ne savait pas que l’homme était un soldat israélien et qu’il avait “toujours rejeté la normalisation”, un terme utilisé par les Palestiniens faisant allusion à une reconnaissance de l’existence de l’Etat d’Israël.
La photo controversée a été prise alors que Saber Rebaï passait la frontière entre la Jordanie et la Cisjordanie en vue d’un concert prévu vendredi à Rawabi, une ville nouvelle palestinienne près de Ramallah.
Le chanteur a accepté d’être pris en photo au côté d’un militaire en uniforme du Cogat, l’organe du ministère israélien de la Défense en charge des Territoires occupés, nommé Hadi Khatib.
Le Cogat a ensuite posté cette photo en disant être “heureux de faire la promotion de concerts”.
Il a par la suite retiré la photo, mais celle-ci a quand même été largement diffusée sur les réseaux sociaux palestiniens. Un médecin de la bande de Gaza a écrit “honte à toi” à l’adresse du chanteur.
Saber Rebaï, juge dans la version arabe de “The Voice”, une émission de télé-crochet musical, a affirmé qu’il ne savait pas que Hadi Khatib était un militaire.
“Il s’est présenté comme un Arabe et m’a expliqué qu’il était chargé de faciliter mon passage et celui des membres de mon groupe de façon à ce qu’il n’y ait pas de communication avec l’armée israélienne”, a affirmé le chanteur dans un communiqué.
Saber Rebaï a assuré qu’il est “depuis longtemps un partisan de la cause palestinienne et qu’il rejetait une normalisation avec l’ennemi qu’est Israël”, a ajouté le communiqué.
Il a également posté des photos de lui avec le président palestinien Mahmoud Abbas.
La Tunisie et Israël ont ouvert des bureaux d’intérêts en 1996 à Tunis et Tel-Aviv à la suite des accords d’autonomie conclus entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Mais à la suite du déclenchement de la seconde Intifada en l’an 2000, la Tunisie a rompu officiellement tout lien diplomatique avec Israël provoquant la fermeture des bureaux d’intérêts.