La patronne du parti populiste Alternative pour l'Allemagne s'attaque au footballeur Özil

La chef de file du parti populiste et anti-migrants Alternative pour l’Allemagne (AfD) a vivement critiqué dans une interview la vedette allemande du foot Mesut Özil pour son pèlerinage à La Mecque et son silence lorsque l’hymne national retentit. Dans un entretien à paraître dimanche dans le quotidien Die Welt, Frauke Petry s’attaque, à quelques jours du début de l’Euro-2016, à l’une des figures de proue de la Mannschaft, emboîtant le pas à l’un de ses adjoints qui s’est interrogé sur l’identité allemande de l’équipe nationale.
“C’est dommage que Mesut Özil, une figure à laquelle s’identifient tant d’enfants et d’adolescents, ne chante pas l’hymne national”, a-t-elle dit.
Mme Petry a aussi reproché à Mesut Özil, milieu de terrain germano-turc évoluant à Arsenal, d’avoir publié en mai une photo de lui à La Mecque. “On pourrait demander à Özil s’il a voulu ainsi lancer un message politique”, a-t-elle spéculé.
Elle a par ailleurs moqué le joueur qui “ne vit pas selon les règles de la Charia”. “En tout cas les femmes avec lesquelles il se montre ne portent pas le voile”, a-t-elle ironisé.
Mme Petry a repris le discours anti-islam de son parti, qui connait une popularité croissante, profitant des inquiétudes générées par la crise migratoire en Allemagne avec l’arrivée de 1,1 million de demandeurs d’asile en 2015.
Répétant que “l’inconstitutionnalité de l’islam était un fait”, que les “racines de l’islam radical (…) sont dans le Coran et ses interprétations”, il “n’est pas facile de faire la différence entre les musulmans pieux, les radicaux et les islamistes”, selon elle.
Avant les déclarations de Mme Petry, le vice-président de l’AfD, Alexander Gauland avait pris pour cible un autre joueur de l’équipe nationale, défenseur noir du Bayern Munich, estimant que les Allemands ne “veulent pas avoir (Jérôme) Boateng comme voisin”.
Le président de la fédération allemande de football (DFB), Reinhard Grindel, a pour sa part balayé vendredi les propos de l’AfD, soulignant qu’une “large part de la population voit l’équipe nationale comme un exemple réussi d’intégration”.
Le gouvernement allemand avait aussi dénoncé les propos “abjects” visant Boateng.