La maison de l'unique témoin de l'incendie criminel de Douma incendiée à son tour

Un incendie a ravagé la maison de l’unique témoin de l’incendie criminel de Douma en Cisjordanie occupée, voisine de celle où un bébé palestinien et ses parents étaient décédés l’été dernier, ont constaté des journalistes de l’AFP. Ibrahim Dawabcheh et son épouse ont été réveillés dans la nuit de samedi à dimanche par une épaisse fumée qui a envahi leur maison à Douma, village devenu symbole des exactions des extrémistes juifs dans le nord de la Cisjordanie.
Ils sont encore tous les deux à l’hôpital en état de choc et sont incapables de parler, a affirmé à l’AFP Bachar Dawabcheh, le frère d’Ibrahim qui réside aussi dans la maison incendiée.
Toutes les pièces de l’étage étaient dimanche matin imprégnées d’une odeur âcre de brûlé, tandis que les murs étaient couverts de suie et les portes en bois réduites en cendres.
Dans le salon, des fauteuils écrus étaient noirs de suie, et dans la chambre, le lit, calciné, n’était plus qu’un cadre noirci et carbonisé dont émergeait les ressorts d’un matelas autour duquel déambulaient des habitants, choqués de revivre ces moments, et de responsables locaux qui tentaient d’évaluer les dégâts.
La maison d’Ibrahim Dawabcheh est située à quelques mètres de celle de son cousin Saad Dawabcheh, partie en fumée en juillet quand des extrémistes juifs avaient jeté des cocktails Molotov par une fenêtre ouverte. Ils avaient laissé des slogans en hébreu sur les murs jouxtant la maison.
Ali Dawabcheh, 18 mois, avait brûlé vif et ses parents Saad et Riham avaient succombé quelques semaines plus tard à leurs blessures. Seul son frère Ahmed, alors 4 ans, a survécu. Ce drame avait choqué les Palestiniens et suscité l’émoi en Israël et à l’étranger.